L’été 2022 sera-t-il l’été des voyages par excellence ? Les effets de rattrapage se feront-ils sentir après deux années de pandémie ou la plupart d’entre nous resteront-ils encore hésitants ? Petit tour d’horizon des prochaines semaines.
Pour beaucoup, l’été est synonyme de voyage. Quand il fait plus chaud et que la saison estivale commence, la plupart des gens sont attirés par des contrées encore plus chaudes. Après deux années de pandémie, les restrictions d’entrée ne se font plus guère sentir et même si la demande de voyages était déjà importante aux alentours de Pâques, la hausse des prix de l’énergie et l’inflation élevée créent aujourd’hui quelques incertitudes. Nous nous demandons donc si nous allons assister à la reprise des voyages cet été ?
Les gens ont besoin de tourner la page de la pandémie
Plus de deux ans après ses débuts, la pandémie a laissé des traces dans le monde du voyage et de nombreuses destinations lointaines, dont l’économie dépend en grande partie du tourisme, ont beaucoup souffert. De plus, d’autres acteurs comme les compagnies aériennes et les hôtels ont également dû faire marche arrière et n’ont parfois pu rester en vie que grâce à d’importants plans d’aide.
Toutefois, ces dernières semaines et la suppression de nombreuses restrictions sanitaires ont vu les compagnies aériennes et les hôtels enregistrer à nouveau une hausse considérable des réservations, parfois même au point de manquer de capacités. En effet, au premier trimestre 2022 par exemple, Air France cumule + 201,4 % de passagers de plus par rapport à 2021. Bien que ces chiffres soient encourageants, les compagnies aériennes manquent de personnels et la gestion de l’afflux de passager dans les aéroports devient complexe. Ces limites techniques traduisent exactement ce à quoi pourrait ressembler l’envie de voyager cet été : après des mois d’accalmie, l’envie de découvrir de nouveaux horizons se fait ressentir chez la plupart des gens et deux années de renoncement doivent enfin être surmontées !
Pâques comme premier signe avant-coureur
Mais à quoi ressemblera-t-il, le nouveau monde du voyage avec une demande à la limite de la capacité ? Pendant les fêtes de Pâques, l’augmentation drastique du nombre de voyageurs s’est fait ressentir. Les destinations touristiques elles-mêmes n’en sont pas forcément encore marquées, mais les entreprises de transport, telles que les chemins de fer ou les compagnies aériennes, ainsi que les aéroports, atteignent rapidement leurs limites de capacité.
Quelques jours avant le week-end de l’ascension, les chemins de fer avaient déjà mis en garde contre les trains bondés et conseillé à leurs clients de voyager à d’autres dates. Sans réservation de place assise, il est facile de se retrouver debout pour un voyage de plusieurs heures. Dans les aéroports aussi, les voyageurs doivent parfois s’attendre à d’importants retards. Le manque de personnel — dû aux coupes budgétaires pendant les périodes Covid — ne fait qu’empirer certaines situations.
Incertitude croissante et situation économique
Toutefois, il reste à voir si la reprise des voyages aura effectivement lieu dans les prochaines semaines. La guerre en Ukraine, ainsi que l’inflation sous-jacente, ont bien sûr aussi des répercussions sur le comportement des voyageurs. Bien qu’incomparables à ce que les gens endurent sur place, les conséquences de la guerre sur notre pays témoignent tout de même certaines évolutions. D’une part, certains itinéraires ne sont plus aussi faciles à emprunter en raison de la fermeture de l’espace aérien — surtout lorsqu’il s’agit de se rendre en Asie — et d’autre part, il y a bien sûr une prudence plus générale, surtout parce que d’autres thèmes sont tout simplement plus importants que la planification de son propre voyage.
Parallèlement, nous ressentons les effets de l’inflation dans de nombreuses dimensions de la vie courante. Les biens de première nécessité sont de plus en plus chers et le moral des consommateurs est en berne. Tout cela se répercute bien sûr non seulement sur l’achat de marchandises et de biens de consommation, mais aussi sur les réservations de voyages. Si tout devient plus cher, combien peut-on encore dépenser pour voyager ? Ce genre de questions revient régulièrement dans les médias et il est tout à fait possible que la grande reprise qui aurait pu avoir lieu pendant une période largement exempte de restrictions sanitaires s’en trouve atténué.
Le comportement des voyageurs se rapproche actuellement largement à nouveau de l’époque pré-pandémique. Contrairement aux deux dernières années, il est possible de parler d’une reprise, mais si on la replace dans un contexte plus large et sur une période de comparaison plus longue, nous ne verrons certainement pas d’écarts trop importants, les voyageurs devant faire face à une inflation forte et à de nombreuses incertitudes.
Qu’en est-il pour vous ? Voyagerez-vous plus cet été que ces deux dernières années ?