En Corse, les élus nationalistes décident de mettre en application dès cet été des quotas afin de lutter contre la surfréquentation touristique. Des espaces bien précis sont concernés par cette nouvelle mesure.

À l’instar des calanques à Marseille, certains lieux touristiques corses se lancent dans une politique restrictive à l’égard d’une fréquentation touristique trop importante. Un rapport sur la mise en place de quotas a été récemment présenté et adopté à l’unanimité lors de la dernière session de l’Assemblée de Corse. Ce dernier vise à mettre trois sites prisés des vacanciers à l’abri : les îles Lavezzi, Bavella et la vallée de la Restonica.

La préservation de ces sites exceptionnels comme principale motivation

C’est officiel, dès cet été, plusieurs sites touristiques corses vont être soumis à des quotas afin de réduire le nombre de visiteurs durant la haute saison. Cette décision a pour objectif de protéger tout particulièrement les îles Lavezzi, Bavella et la vallée de la Restonica. À l’origine de cette décision, un groupe de travail alliant différents acteurs responsables de ces sites. En plus des quotas, les infractions au respect de la faune et de la flore — sorties de sentiers, utilisation de drones, nuisances sonores — seront sanctionnées.

« On rentre dans une gestion vertueuse de nos sites. Notre intérêt est de préserver ce qui nous permettra d’avoir une activité économique le plus longtemps possible. Si nous ne mettons pas quelques garde-fous, le cadre environnemental va se dégrader et on va être obligés de prendre des mesures drastiques. Dans ce cas-là, tout le monde sera perdant. »

Guy Armanet, président de l’office de l’environnement de la Corse

Les quotas mis en place prévoient une réduction drastique des flux de touristes. Par exemple, concernant les îles Lavezzi qui se trouvent dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio, les nouvelles restrictions prévoient 200 000 visiteurs maximum entre 2022 et 2026. L’objectif est même d’atteindre jusqu’à 150 000 personnes maximum sur les îles dès 2026. Ainsi, le quota journalier fixe 2000 personnes maximum présentes simultanément sur la partie terrestre. Ces dernières devront obligatoirement être détentrices d’une autorisation ou d’une réservation. Il convient néanmoins d’insister sur le fait que le personnel de l’Office de l’environnement de la Corse, les scolaires, les groupes d’étudiants encadrés et des associations environnementales autorisées, ne seront pas soumis à ces quotas restrictifs.

Bavella en Corse
Bavella en Corse

Au sujet de Bavella, cette zone de montagne est grandement fréquentée par les randonneurs, car elle offre des points de vue splendides, ainsi que de nombreux points d’eau. Ici, les mesures prévoient la construction d’un nouveau parking ayant pour objectif de réguler les capacités d’accueil journalières.

Des mesures qui s’accompagnent de motivations plus profondes pour les Corses

Parallèlement à l’introduction de ces nouveaux quotas, les élus nationalistes font passer d’autres réglementations concernant, quant à elles, les habitants de l’île de Beauté directement. Ces derniers tendent à présent à devenir prioritaires sur les locations de vacances, mais également face à l’accès au logement en général. Bien que ce dernier statut soit jugé inconstitutionnel par le gouvernement, les mesures de priorités quant à l’accès aux locations vont être testées cet été – selon les autorités dans le but d’éviter toutes dérives discriminatoires. Cette décision fait continuité avec une revendication affichée depuis plusieurs années pour l’application d’un statut de résident dans l’île.

La Corse, en France
Corse, France

Ces positions strictes sont soutenues par ceux qui les revendiquent à l’aide des chiffres. Comme le rappel Le Figaro, en 1976, 400 passagers se rendaient sur l’île Lavezzi, tandis qu’en 2021, ils étaient environ 290 000. Un bond considérable aussi bien pour les locaux que pour l’écosystème environnant.

La lutte contre les locations touristiques proposées sur de célèbres plateformes, telles qu’Airbnb, est également lancée en Corse. En effet, le préfet de Haute-Corse a récemment pris 11 arrêtés concernant 11 villages différents, ayant pour but de conserver une main mise sur la conversion des logements en locations touristiques de courte durée dans le cap Corse. Dans la région, sur 18 villages, ces offres représentent plus de la moitié du parc locatif, ce qui donne ainsi aux municipalités la possibilité de réguler ces conversions de logements.

L’introduction de quotas au tourisme en Corse, en bref

Dès cet été, la Corse va mettre en place des systèmes de quotas visant à préserver certains espaces, tels que les îles Lavezzi ou encore Bavella, des risques causés par une surfréquentation touristique. En plus d’un nombre de visiteurs restreints, certaines municipalités s’associent dans la lutte contre la conversion d’habitations en meublés de tourisme. Les habitants de l’île de Beauté visent ainsi à reprendre le dessus et redevenir prioritaires sur l’accès au logement en Corse. Parfois critiquées sur un argument de dérives nationalistes et discriminatoires, reste à savoir si ces mesures porteront leurs fruits au cours de l’été… La rédaction se tient informée.

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Auteur

Membre de la rédaction depuis avril 2022, Albane Deglise évolue chez suitespot en tant que rédactrice de contenu. Originaire de Paris, elle a étudié à Grenoble et à Constance en Allemagne, ce qui lui a rapidement inculqué le goût de la découverte d'autres horizons et des voyages.

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