La nouvelle vient de tomber : Airbus doit supprimer 15 000 emplois dans le monde entier – dont 5 000 seulement en France – d’ici l’été 2021.
Cela faisait un moment déjà que des rumeurs concernant des suppressions d’emplois au sein d’Airbus courraient les rues. Il y a plus d’une semaine, Bloomberg avait entre autres dévoilé qu’Airbus prévoyait de supprimer entre 13 000 et 16 00 emplois. Toutefois, c’est maintenant officiel : le fleuron de l’économie française devra supprimer 15 000 emplois à travers le monde.
15 000 emplois seront supprimés d’ici l’été 2021
À l’occasion d’un conseil économique et social européen (CESE) ordinaire le 30 juin dernier, la direction d’Airbus a annoncé un plan de départs de grande ampleur. Au total, l’avionneur compte supprimer environ 15 000 postes d’ici l’été 2021 et n’exclut malheureusement pas des licenciements secs.
Guillaume Faury, le président, a mentionné que ces réductions étaient nécessaires pour protéger l’avenir d’Airbus et faire face à la « crise sans précédent » subie par le secteur du transport aérien.
Le 31 décembre de l’année dernière, Airbus employait près de 135 000 personnes, dont 49 000 seulement en France. Les nouvelles coupures annoncées toucheront donc plus de 10 % des salariés français. Au total, 5 000 Français risquent de perdre leur emploi.
D’ailleurs, non seulement ces suppressions de postes toucheront lourdement la France, mais ils toucheront également l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne ainsi que plusieurs autres sites répartis aux quatre coins de la planète.
5 100 postes seront supprimés en Allemagne, contre 1 700 au Royaume-Uni et un peu moins d’un millier en Espagne.
Au cours des derniers mois, Airbus a fait tout son possible pour éviter des licenciements secs. L’entreprise a entre autres envoyé en chômage partiel un bon nombre d’employés. Cependant, au vu de l’importante réduction de la production d’avions prévue pour au moins deux ans, le groupe est contraint de prendre des mesures strictes afin de réduire ses dépenses.
Le financement de l’État ira à la recherche et au développement
Cette annonce survient après que l’État français ait annoncé offrir au total 15 milliards d’euros à l’industrie aéronautique. Alors qu’Air France a reçu sept milliards d’euros, Airbus ainsi que d’autres gros joueurs français se sont partagés jusqu’à huit milliards d’euros.
L’argent reçu devait principalement aller à la recherche et au développement d’un nouvel avion hybride avec moteur électrique ou à hydrogène. Un tel modèle pourrait garantir que des vols avec des émissions très faibles, voire nulles, soient possibles.
Airbus avait récemment présenté un projet similaire, connu sous le nom de E-Fan, mais l’entreprise avait cessé d’investir dans le projet en raison de la crise sanitaire.
Le mercredi 1ᵉʳ juillet, le secrétaire d’État aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, a toutefois indiqué que les dispositifs d’aide de l’État devraient être utilisés pour sauver 2 000 des 5 000 postes qu’Airbus entend supprimer. Il a également précisé que l’État demandait à Airbus de faire en sorte qu’il y ait le moins de licenciements secs possible.
L’Occitanie est durement touchée
La filière aéronautique représente près de 40 % de l’emploi industriel en région. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a donc indiqué dans un communiqué que « tous les moyens [seront mis] en œuvre afin d’atténuer les effets de ce plan sur l’emploi des Toulousains. »
Un plan de relance régional pour la filière aéronautique et spatial, d’un montant de près de 100 millions d’euros, sera bientôt présenté par la présidente de région, Carole Delga.
La suppression d’emplois chez Airbus en bref
Cette annonce est désastreuse pour l’industrie française ainsi que l’économie du pays. Jamais auparavant Airbus – le fleuron de l’économie française – n’avait procédé à de telles coupures. Il est à espérer que l’aide d’État que l’avionneur a récemment reçu ainsi que le plan de relance régional permettra d’absorber au minimum les suppressions attendues. Dans tous les cas, il semblerait que la crise sanitaire n’ait pas dit son dernier mot.
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