Dans notre série Pour ou contre, deux de nos auteurs discutent d’un sujet spécifique. Des sujets d’actualités aux thèmes un peu plus génériques, les questions abordées divisent souvent la société – et la rédaction.


Voyagerons-nous à nouveau comme nous le faisions avant la pandémie ? Ou bien la crise sanitaire aura-t-elle définitivement bouleversé nos habitudes de voyage ? Ce sont les questions que nous voulons aborder avec vous dans cette première édition de Pour ou contre.

Dans cette édition de Pour ou contre, David et Max abordent la question de savoir si nos bonnes vieilles habitudes de voyage reviendront une fois la crise derrière nous. Si oui, sous quelle forme ? Si non, qu’est-ce qui sera différent ? David est d’avis que nous voyagerons bientôt comme nous le faisions avant, alors que Max pense que nos habitudes seront à jamais changées. Lisez les avis de la rédaction et n’hésitez pas à nous faire part du vôtre dans les commentaires !

Pour : L’été 2020 a démontré des premiers signes de reprise

À long terme, je pense que nous voyagerons comme nous le faisions avant la crise. Plus de 20 % de la population française est maintenant vaccinée, ce qui signifie que nous pourrons bientôt librement nous déplacer dans de nombreux pays du monde, car les voyages sont à nouveau facilités pour les voyageurs vaccinés. Bien souvent, ceux-ci n’ont plus à réaliser des tests PCR coûteux ou encore à s’isoler. Et avec l’arrivée du certificat sanitaire européen, tout ne devrait que s’améliorer.

De nombreux pays s’attendent maintenant à un important afflux de touristes pour la saison estivale à venir. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que certains pays, tels que Malte, ont mis en place diverses promotions visant à offrir des prix particulièrement bas aux voyageurs. Certes, les prix ne sont pas aussi bas qu’avant la crise, mais lorsque les compagnies aériennes reprendront toutes leurs liaisons, les prix baisseront à nouveau.

Malte Hôtel

Un bon exemple a été démontré l’été dernier : entre le 17 et le 22 juillet 2020, les compagnies à bas prix ont proposé environ 5 000 vols. Bien que ce chiffre soit encore bien inférieur aux vols effectués avant la crise (la normale serait d’environ 14 000 vols pendant cette période), les compagnies aériennes nationales n’ont proposé qu’environ 4 000 vols au même moment. Cela démontre que les compagnies aériennes low cost attirent encore les voyageurs avec des prix particulièrement bas. Elles seront donc probablement en mesure de relancer plus rapidement l’activité aérienne. Par ailleurs, lorsque la demande de flexibilité ne sera plus d’actualité, les compagnies aériennes à bas prix verront sûrement la demande explosée davantage.

Pour l’instant, les Français planifient encore de passer leurs vacances d’été en France, mais cela risque de bientôt changer. Même si notre pays est l’une des destinations européennes les plus appréciées, l’accent sera bientôt à nouveau mis sur les voyages moyen et long-courriers. Je m’attends en effet à ce que les voyages internationaux jouent à nouveau un rôle important lorsque les frontières s’ouvriront, et ce même si la reprise pourrait être lente.

En outre, je ne pense pas que les voyages d’affaires changeront fondamentalement à long terme non plus. Il est vrai qu’au début de la crise, les entreprises ont dû se tourner vers le télétravail, mais nous avons tous bien vite réalisé à quel point les contacts personnels sont importants. Comme Guillaume Faury, le PDG d’Airbus, je pense donc que les voyages d’affaires reprendront bientôt en importance.

Bien sûr, il s’agit de conjectures et de mon opinion personnelle. Je suis sûr que certaines personnes pensent que je suis de nature trop optimiste, mais je pense vraiment que nous voyagerons bientôt comme nous le faisions avant la crise. La pandémie a certainement bouleversé bon nombre de nos plans, mais nous serons bientôt en mesure de reprendre le temps perdu.

Contre : Les compagnies aériennes s’adaptent aux nouveaux comportements des voyageurs

Contrairement à David, je pense qu’il est peu probable que nous voyagerons comme nous le faisions avant la crise. Ou si cela en vient à être le cas, ce ne serait pas avant des années, ce qui signifie que le comportement général des voyageurs aura probablement changé. Par ce dernier terme, je fais principalement référence aux règles tarifaires accommodantes concernant les frais d’annulation et de modification, l’un des aspects les plus importants depuis le début de la crise. C’est précisément cette flexibilité, bien que temporaire chez de nombreuses compagnies aériennes, dont de nombreux voyageurs ne voudront plus se passer, que ce soit par souci d’une autre situation exceptionnelle, ou simplement pour les avantages qu’offre une telle flexibilité.

Lufthansa

L’une des questions clés ici, bien sûr, sera de savoir ce que les compagnies aériennes feront. Lufthansa, par exemple, a déjà annoncé de nouveaux tarifs pour les vols long-courriers, qui incluront à nouveau le tarif Light bien connu, mais proposeront désormais quatre options tarifaires au total, chacune avec des options de modification et d’annulation différentes. D’une manière générale, il est clair que les entreprises touristiques répondront au désir potentiel de plus de flexibilité de la part de leurs clients, que ce soit sous la forme de nouvelles structures tarifaires ou en continuant à proposer des options de modification et d’annulation flexibles.

Même si les comportements de voyage d’avant la crise reviendront, du moins dans une mesure similaire, de nombreux voyageurs réfléchiront probablement à deux fois avant de choisir une destination, une compagnie aérienne et un hôtel. Les exigences seront différentes. La flexibilité n’est toutefois qu’un point parmi d’autres, auxquels s’ajoutent des éléments comme l’hygiène, la sécurité, etc. Enfin, après la crise, de nombreux Français auront d’autres priorités que de voyager.

Je suis tout aussi pessimiste sur les voyages d’affaires. Bien sûr, le contact personnel reste important, mais de nombreuses entreprises ont désormais compris les avantages de la tenue de réunions et de discussions en ligne, sans parler des économies engendrées. Les voyages d’affaires augmenteront à nouveau, mais là encore, je doute fort qu’ils atteignent le même niveau qu’avant la crise. Le numérique devient plus facile, plus rapide et plus fiable – ce qui ne joue certainement pas en faveur des compagnies aériennes.

Bien entendu, je ne peux pas (encore) étayer mon hypothèse par de nombreux chiffres. Néanmoins, je constate de plus en plus dans mon entourage que la flexibilité est plus demandée que jamais. Et la crise sanitaire a clairement montré à quel point cette flexibilité peut être importante. Je suis sûr que de plus en plus de personnes préféreront payer un ou deux euros supplémentaires si cela signifie qu’elles auront la possibilité de changer de réservation ou d’annuler facilement, à moindre coût ou même gratuitement.

Les voyages après la crise, en bref

Il est bien sûr difficile de juger si les comportements des voyageurs d’avant la crise se reproduiront. Néanmoins, il existe certains signes qui peuvent être interprétés dans un sens ou dans l’autre. Peut-être verrons-nous simplement un mélange de voyageurs, dont une partie appréciera une plus grande flexibilité et l’autre continuera à voyager comme elle le faisait avant la crise, parfois de manière restreinte. En définitive, l’évolution dépend de nombreux facteurs différents, qu’ils soient en lien ou non avec la pandémie.

Votre avis nous intéresse maintenant ! Qu’en pensez-vous ? Faites-le-nous savoir dans les commentaires.

Auteur

Il fut un temps où Max était plus souvent assis dans un avion que dans le tram, alors il a décidé de commencer à écrire pour expliquer à tous comment gagner des miles pour voyager sans se ruiner.

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