Bien que l’ayant attendue pendant de nombreux mois, beaucoup de professionnels du tourisme n’ont pas anticipé la reprise rapide du tourisme et manquent désormais de personnel. Cet été, il faudra se munir de patience ans les restaurants et les aéroports.
Après deux ans de pandémie et à l’approche de l’été, le tourisme semble reprendre de plus belle en Europe. Pourtant qui dit touristes, dit loisirs et services. Mais les professionnels du secteur (restaurateurs, transports…) n’ont pas assez anticipé cette reprise de l’activité et les transformations sociétales engendrées par la crise sanitaire leur donne du fer à retordre en matière de recrutement. Cet été, les voyageurs devront donc se munir de patience, car les temps d’attente dans les restaurants, hôtels et aéroports risquent d’exploser.
Un manque de main d’œuvre qui coûte à la qualité du service
Au cours de la pandémie et malgré les aides mises en place par les gouvernements, beaucoup d’employeurs s’étaient retrouvés à devoir licencier leurs salariés. Faute de visibilité, peu d’entre eux ont su réagir à temps au retour de l’activité touristique et n’ont pas réembauché leurs saisonniers habituels. Dans l’urgence, les offres d’emplois pleuvent sur le marché du travail saisonnier, mais rien n’y fait : que ce soit en France, en Espagne, en Italie, en Grèce, en Allemagne… Les employeurs peinent à pourvoir ces postes. Comme l’affirme le Monde, 50 000 employés manquent sur les côtes espagnoles. En France, ce sont 20 000 postes qui restent à pourvoir pour la saison estivale dans l’hôtellerie et la restauration, soit deux fois plus qu’une année normale. Mais alors quelles conséquences cela peut-il présenter sur nous en tant que touristes ?
Que ce soit dans la restauration, l’hôtellerie ou encore les transports, les trous dans les plannings finiront par devenir des fermetures ponctuelles, des demandes de polyvalence accrue pour les salariés ou encore une désorganisation pouvant nuire à la qualité de service, comme c’est déjà le cas dans de nombreux aéroports ces dernières semaines. Les restaurants et les hôtels situés en zones touristiques s’inquiètent également de devoir faire des concessions sur la qualité de leur service si ces conditions perdurent. Pourtant, on le sait bien, même si en vacances on a tout le temps du monde, il n’est pas de nos premiers désirs de passer des heures à sortir de l’aéroport ou encore à attendre d’obtenir enfin une boisson fraîche ou une glace…
Une situation due à un ralentissement de l’économie et à la transformation profonde du marché du travail
Mais alors d’où vient cette difficulté à pourvoir ces postes ? La raison est double et trouve sa source dans les transformations économiques et sociales liées à la pandémie.
Tout d’abord, dans le contexte actuel d’inflation, les employeurs ne parviennent pas à offrir des salaires attractifs. En effet, en France, la hausse des salaires des métiers de l’hôtellerie et de la restauration lancée en avril est rattrapée par celle du Smic avec l’inflation. De plus, le remboursement des prêts garantis par l’État limite les marges de manœuvre des restaurateurs, qui sont désormais fortement affectés par la hausse des prix des matières premières. Une véritable spirale sans fin.
La pandémie a également permis à beaucoup de personnes de découvrir une nouvelle façon de travailler, que ce soit avec des horaires plus flexibles ou l’arrivée du télétravail. Les métiers de saisonniers n’attirent plus autant qu’avant. Ces derniers sont difficiles, les horaires inversés. Comme on finit très tard et on travaille le week-end, il peut être difficile de profiter de sa vie de famille. Selon Olivier Guivarch, secrétaire général de la CFDT Services, interviewé par France Info, ce sont 150 000 salariés français qui ont quitté les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration pour d’autres activités et bien que ce choix puisse être respectable, que deviennent les vacances si le service n’est plus à la hauteur ?
Le risque d’attendre plus longtemps cet été à l’aéroport ou encore au restaurant, en bref
Dans toute l’Europe, les professionnels du secteur du tourisme manquent de main d’œuvre. Ces derniers cherchent à pourvoir des postes, en vain, afin de réagir à une possible dégradation des services face à la reprise croissante du tourisme. Pour faire face à ce manque d’attractivité, certains employeurs innovent avec des avantages garantis, tels que la semaine de quatre jours et des jours de pause au choix. Espérons que la situation parvienne à rentrer dans l’ordre au cours des prochaines semaines afin de ne pas voir les files d’attentes dans les aéroports, les restaurants et les bars, se rallonger sans fin.