Afin de s’entraider dans ces temps sombres et de se faire comprendre que nous ne sommes pas seuls à vivre des moments difficiles, nous avons décidé de partager vos récits de voyage et de confinement.

Après avoir publié mon histoire alors que j’ai été contrainte de revenir au Canada, c’est au tour de Christel Caulet, rédactrice-en-chef de Jet-Lag-Trips, de nous faire part de son expérience… Au Portugal.

Partis joyeux et sereins pour un week-end à Lisbonne prévu depuis des mois, Christel et son conjoint ne pouvaient s’imaginer une seule seconde ce qui allait se passer.

Décryptage d’un week-end dans un hôtel lorsque le confinement obligatoire a été promulgué par le président.

Aimeriez-vous nous partager un récit de voyage pendant la pandémie ou ce à quoi votre quotidien en confinement ressemble ? Si oui, n’hésitez pas à nous contacter par email à [email protected]. Nous adorerions entendre vos histoires !

Un week-end à Lisbonne

Notre arrivée à Lisbonne était parfaite. Un soleil radieux, l’authenticité et la gentillesse naturelle des habitants se fit ressentir immédiatement. Bien sûr, tout semblait être promis à un week-end grandiose… Qui aurait pu tourner au cauchemar.

On arrive serein et assez tranquille à l’hôtel Inspira Santa Marta, un hôtel 4 étoiles chic à souhait où on nous met à l’aise immédiatement. Je ne me pose pas trop de questions quand je procède au check-in. Juste quelques mesures de protection face au Covid-19 où le réceptionniste ne nous tend pas machinalement le boitier pour procéder au paiement. Il git sur le comptoir de l’accueil.

On comprend en même temps la situation. Pourquoi s’exposer à des risques ?

Hôtel Inspira Santa Maria à Lisbonne
Photo : Christel Caudet, de Jet-Lag-Trips

Pas de soucis, on paye et on nous met dans l’ascenseur pour rejoindre notre chambre immédiatement. Mon premier réflexe, inconscient ou naturel, va savoir, c’est de me protéger quand j’appuie sur le bouton de notre étage dans l’ascenseur avec mon pull. On ne sait jamais qui aurait touché à l’avance le précieux bouton, sans rentrer dans une paranoïa non plus.

Une fois que l’ascenseur s’ouvre à notre étage, on file dans notre chambre confortable et spacieuse pour nous délester de nos bagages.

Je suis ravie d’être là, dans un hôtel écoresponsable qui a été primé pour ces bonnes actions pour l’environnement.

Des balades dans le centre-ville

Je fais le tour du propriétaire, comme j’en ai l’habitude. Rien de particulier à remarquer, on s’installe autour du bureau pour profiter du plateau de courtoisie que nous propose l’hôtel. On avale nos friandises avant de partir à la découverte de la ville.

Hôtel Inspira Santa Maria à Lisbonne
Photo : Christel Caudet, de Jet-Lag-Trips

Six heures plus tard, nous revenons nous coucher dans notre chambre équipée après avoir usé nos talons dans le quartier de l’Alma. Je n’en peux plus, je n’ai qu’une envie dormir.

Allongée sur mon lit king size, je me connecte au wifi pour vérifier mes mails comme j’en ai l’habitude. La connexion fonctionne très bien et c’est à cet instant précis que je reçois un message de l’État français concernant le coronavirus.

Hôtel Inspira Santa Maria à Lisbonne
Photo : Christel Caudet, de Jet-Lag-Trips

Je suis un peu secouée par ce que j’y découvre.

Le président annonce dans une vidéo depuis l’Élysée que la France fermera ses portes ce week-end et qu’il est urgent, si vous êtes à l’étranger, de revenir en France.

Difficile de trouver le sommeil après de tels propos… Néanmoins, je m’endors sans grande difficulté, épuisée par nos pérégrinations de la journée.

Une inquiétude palpable

Le lendemain matin, au réveil, notre premier réflexe sera de chercher des informations sur ce coronavirus, sujet que mon conjoint et moi avions déjà évoqué.

Bien sur, nos avis étaient divergents.

Je m’étais inquiétée de la situation, alors que Julien m’avait dit que ce n’était sans doute pas grand-chose.

« Une simple grippe », m’avait-il dit.

Nous regardons alors, les yeux médusés, l’hécatombe qui se produit actuellement en Lombardie, région pour laquelle j’ai une forte affection, ayant été invitée récemment — avant la crise — à la visiter.

Même si cette situation nous touche et nous affecte, on refuse de tomber dans la parano ambiante ni d’anticiper notre retour en France. Nous devions rentrer trois jours plus tard, normalement.

Des gestes barrières

Nous allons prendre notre petit déjeuner dans la grande salle du restaurant, entourés de touristes français pour l’essentiel. Si le sujet n’est pas abordé, il marque néanmoins notre séjour à Lisbonne. Difficile de l’éviter quand quelqu’un tousse dans la salle du restaurant, tout le monde le regarde avec des yeux suspicieux.

Hôtel Inspira Santa Maria à Lisbonne
Photo : Christel Caudet, de Jet-Lag-Trips

Le personnel reste serein visiblement, on s’excuse à profusion pour nous avoir servis une omelette avec du retard. On pardonne en souriant et on part visiter la belle ville de Lisbonne.

Rien n’a changé, tout roule dans le meilleur des mondes.

On alterne les visites et on devient méfiant dans le tramway lorsqu’il faut s’accrocher à une barre ou à un siège. En général, on l’attrape avec les manches de notre manteau pour plus de prudence.

La journée se passe sans aucune inquiétude particulière. Le Portugal possède un des taux de Covid-19 les plus bas d’Europe à cet instant.

Au retour à l’hôtel en soirée, je croise d’autres Français qui m’informent d’une nouvelle allocution télévisée de notre président et du président portugais.

Retour en France

Une fois dans notre chambre, on cherche à retrouver les traces de ces informations. Pas trop le temps de retrouver les dits documents qu’on reçoit en direct sur nos portables un message de l’administration qui nous encourage à rentrer en France, les frontières ayant été fermées.

C’est un choc total. Mais, en même temps, rien d’inquiétant, puisque nous avons tous nos papiers avec nous. Je me suis fait voler mon sac une fois au Chili, alors cette expérience m’a apprise tout ce que l’administration peut avoir besoin dans ces cas-là.

easyJet, notre compagnie aérienne, nous informe que les vols sont maintenus pour nous rapatrier en France. On s’endort donc confiant pour les prochains jours.

Les réactions de l’hôtel en bref

Le lendemain, branlement de combat à l’hôtel, le président portugais a demandé la veille la fermeture des restaurants et de plusieurs lieux culturels.

Sur le coup, l’hôtel a dû revoir toute son organisation en des temps records. Résultat : changement de lieu pour le petit déjeuner et le buffet a été éloigné. Néanmoins, les couverts restent les mêmes, les différents pots de confiture restent les mêmes.

Hôtel Inspira Santa Maria à Lisbonne
Photo : Christel Caudet, de Jet-Lag-Trips

Grosso modo, rien de vraiment bouleversant, si ce n’est qu’on prendra notre petit déjeuner dans le bar lounge de l’hôtel. Le personnel est, quant à lui, beaucoup plus prudent dans sa gestuelle.

Ce n’est que le surlendemain qu’on verra les résultats. Si on reste dans le bar lounge, en revanche, le buffet n’est plus accessible. Le personnel nous servira à table directement.

À part une commande d’œufs qui s’est perdue en route, tout a été bien géré par l’hôtel Inspira Santa Marta à Lisbonne, où j’y étais pour un reportage.


Nous remercions Christel pour cette passionnante histoire. Cette histoire aurait pu mal se terminer, mais nous sommes heureux de voir que l’hôtel et la compagnie aérienne ont pu s’adapter et permettre à Christel de rentrer à bon port.

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LA BONNE ADRESSE

Hôtel : Inspira Santa Marta
Téléphone : 00.351.210.440.900
Adresse : 48, rue de Santa Marta, à Lisbonne
Tarif : à partir de 95 euros la nuit

Auteur

Il fut un temps où Max était plus souvent assis dans un avion que dans le tram, alors il a décidé de commencer à écrire pour expliquer à tous comment gagner des miles pour voyager sans se ruiner.

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