Empêtré dans une crise politique sans précédent, le gouvernement péruvien a annoncé la mise en place de l’état d’urgence sur tout le territoire.
Depuis que la nouvelle présidente péruvienne Dina Boluarte a pris la place de Pedro Castillo, son prédécesseur, après sa destitution et un coup d’État manqué le 7 décembre dernier, le Pérou se trouve en état d’urgence. En raison des troubles politiques et sociaux actuels, plusieurs aéroports sont fermés, de nombreux axes routiers sont bloqués et les trains sont à l’arrêt, bloquant des centaines de touristes étrangers dans la zone de la célèbre citadelle inca Machu Picchu depuis le mercredi 14 décembre.
779 touristes bloqués
Selon la municipalité de Machu Picchu, quelque 779 touristes de différentes nationalités sont bloqués à Aguas Calientes, village thermal niché dans la vallée encaissée au pied du site historique, depuis mercredi. En raison des protestations qui ont débuté lundi dans la ville de Cuzco, le service ferroviaire entre Cuzco et le village est suspendu depuis mardi. Et le train entre Aguas Calientes et Cuzco, ancienne capitale de l’Empire inca située à 110 km, est l’unique moyen moderne de se rendre ou de quitter la citadelle.
« Nous sommes maintenant à Aguas Calientes et nous ne pouvons pas retourner à Cuzco ni partir pour un autre pays à cause des manifestations », explique Gale Dut, touriste israélienne, au Figaro. Entre-temps, Darwin Baca, le maire de la ville, a demandé au gouvernement une aide humanitaire et l’envoi d’hélicoptères pour évacuer les touristes.
Au vu de la situation, le ministère des Affaires étrangères recommande d’éviter les déplacements non essentiels vers le Pérou. « En raison des troubles politiques et sociaux liés à la destitution du président, l’état d’urgence a été déclaré ce mercredi 14 décembre 2022 sur l’ensemble du territoire péruvien pour 30 jours. […] Dans ce contexte, il est conseillé de reporter tout déplacement non essentiel au Pérou et d’éviter, le cas échéant, tout déplacement en dehors de Lima », indique-t-il sur son site web.
Une situation qui se répète
Ce n’est pas la première fois cette année que des touristes se retrouvent bloqués au Pérou. En novembre dernier, des manifestants ont retenu certaines embarcations où se trouvaient des touristes sur la Marañón, une rivière faisant face au territoire de la communauté Cuninico, pour protester contre le déversement de pétrole provoqué en septembre par une rupture de l’oléoduc Norperuano. Le ministère des Affaires étrangères avait alors également actualisé ses recommandations au sujet du Pérou, conseillant aux voyageurs d’éviter tout déplacement dans la région amazonienne, en dehors des villes.
Les touristes bloqués au Machu Picchu, en bref
Depuis le 7 décembre dernier, le Pérou se retrouve empêtrer dans une crise politique sans précédent depuis que Pedro Castillo, ancien président péruvien, a tenté de commettre un coup d’État. En raison de l’état d’urgence déclaré au pays, le ministère des Affaires étrangères recommande aux voyageurs d’éviter tout déplacement non essentiel vers le Pérou.
