Le classement hôtelier tel qu’on le connait en France s’apprête à connaître une refonte. Les hôtels auront notamment bientôt de nouveaux critères à respecter.
En France, le classement hôtelier sera bientôt amené à évoluer. Afin d’être mieux adapté aux mutations du secteur, le classement hôtelier français sera révisé pour intégrer le développement durable et la numérisation des services, a annoncé la semaine dernière un responsable d’Atout France, l’Agence de développement touristique de la France. La nouvelle mouture pourrait entrer en vigueur dès le printemps 2022.
Un classement modernisé
Le classement hôtelier, qui va aujourd’hui d’une à cinq étoiles, sera « modernisé, adapté aux innovations de l’offre et aux mutations du secteur », avec une « entrée en vigueur espérée, sous réserve des annonces du gouvernement, au 1er avril 2022 », a précisé Guillaume Lemière, directeur des affaires juridiques et réglementaires d’Atout France, lors du congrès du syndicat patronal GNI-Synhorcat.
Parmi les nouveaux critères que devront respecter les hôtels afin d’avoir un maximum d’étoiles, le développement durable et la numérisation. Le nouveau classement hôtelier fera donc la part belle aux hôtels qui font un effort écologique pour être plus vert. « Nous favoriserons le verdissement des classements de l’hébergement touristique pour mieux refléter les attentes des touristes », a notamment déclaré Jean Castex, le Premier ministre, lors du dévoilement du plan Destination France le 20 novembre dernier.
D’autres tendances observées dans le développement des projets hôteliers, comme la prise en compte de la mutualisation entre deux hôtels proches et du partage de services et d’équipements, tels qu’une piscine, un spa ou un restaurant, ainsi que les espaces de coworking, devraient être intégrées.
Une démarche non obligatoire
En France, les hôtels peuvent faire l’objet d’un classement, quel que soit le nombre de chambres. Le classement n’est toutefois pas obligatoire, mais volontaire. C’est l’exploitant qui doit engager la demande de classement de son établissement auprès d’Atout France.
Certains labels peuvent aussi être attribués par Atout France, comme l’Écolabel Européen et le label Tourisme & Handicap. L’Écolabel Européen, symbolisé par une fleur, signifie que l’hôtel a mis en place certaines mesures environnementales, alors que le label Tourisme & Handicap est accordé aux hôtels offrant un accueil et des services adaptés aux besoins des personnes en situation de handicap.
La distinction « Palace », quant à elle, est aussi un dispositif volontaire accessible aux hôtels classés cinq étoiles. Créée par arrêté en 2010, elle a pour objectif de mettre en valeur l’industrie du luxe et du savoir-faire français et de permettre « la reconnaissance d’hôtels présentant des caractéristiques exceptionnelles tenant notamment à leur situation géographique, à leur intérêt historique, esthétique ou patrimonial particulier ainsi qu’aux services qui y sont offerts. »
Ce dispositif d’exception permet de valoriser sur la scène internationale les hôtels de France classés cinq étoiles et répondant à ce niveau de prestige. La distinction est accordée par le ministre chargé du Tourisme après vérification du dossier. Celui-ci doit répondre aux critères d’éligibilité et l’avis conforme d’une commission d’attribution.
Un système désuet ?
Au Québec, un projet de loi proposant la fin de la classification par étoiles obligatoire des hôtels a récemment été adopté. Les hôtels de la région francophone du Canada ne seront donc plus contraints de se faire classifier et d’arborer un panonceau étoilé en façade.
Selon la ministre du Tourisme du Québec, le modèle de classification était devenu désuet, à une époque où les avis de voyageurs sur des sites comme TripAdvisor exercent une influence notable chez les clients potentiels. « Ce n’est pas au gouvernement du Québec de juger de la qualité de l’expérience d’un établissement d’hébergement touristique, mais bel et bien aux consommateurs », a-t-elle récemment mentionné.
« Comme les hôtes se laissent de plus en plus influencés par les critiques d’autres consommateurs, le système de classification obligatoire était dépassé, selon la ministre du Tourisme. La majorité des consommateurs regardent les commentaires d’autres individus sans même porter attention aux étoiles que compte un établissement. »
La refonte du classement hôtelier, en bref
Comme le secteur hôtelier a énormément évolué au fil des ans, le classement hôtelier français sera modernisé afin qu’il soit mieux adapté à la réalité des hôtels au pays. Celui-ci n’est pas obligatoire, mais il participe néanmoins au rayonnement de l’industrie hôtelière française à l’international.