Il devrait être évident que la crise sanitaire a un impact sans précédent sur les voyages et sur l’industrie de l’aviation. Toutefois, le directeur de l’Association internationale du transport aérien (IATA), Alexandre de Juniac, a résumé de manière impressionnante l’étendue de ce phénomène dans une récente déclaration. Au vu des développements actuels, la crise coûtera probablement plus de 250 milliards de dollars à l’industrie aérienne et pourrait entraîner la mort massive de compagnies aériennes.
Les prévisions de l’IATA concernant les effets de la crise s’aggravent
Aucune autre organisation ne dispose d’une aussi bonne vue d’ensemble de l’industrie aérienne que l’IATA. C’est pourquoi l’organisation suit de près la crise actuelle. Au vu des rapports faisant état d’arrêts complets des activités de certaines compagnies aériennes ou de réductions massives de la capacité de vol, les perspectives se détériorent de jour en jour
Alors qu’au début de la pandémie en Europe, le 5 mars dernier, l’organisation parlait encore de dommages s’élevant à 113 milliards de dollars sous forme de ventes manquantes, ce chiffre a maintenant presque doublé.
Le directeur prévoit que, si la crise dure trois mois, 44 % du chiffre d’affaires total de l’industrie sera perdu. Il complète son propos en déclarant qu’il s’agit de la « crise la plus profonde que le secteur du transport aérien ait jamais connue ».
Ce n’est pas surprenant, puisque le trafic aérien mondial a été réduit à son minimum. Actuellement, les avions ne font que des missions de rapatriement ou du transport de marchandises. En quelques semaines, presque toutes les recettes des grandes compagnies aériennes mondiales ont été perdues, alors qu’une grande partie des coûts subsistent.
Le danger ici est que la crise pourrait conduire à une mort massive des compagnies aériennes : 50 % de toutes les compagnies aériennes du monde pourraient faire faillite.
Le nombre d’employés liés à cette industrie est également considérable. 2,7 millions de personnes sont employées directement dans l’industrie aérienne, alors que la crise touche indirectement jusqu’à 65 millions de personnes si l’on considère l’ensemble de la chaîne de valeur.
Les aides d’État sont nécessaires dans le monde entier
Outre l’image d’un avenir sombre, l’IATA fournit une indication directe : le soutien des gouvernements est le seul moyen de sortir de la crise. L’aide financière directe doit parvenir aux entreprises touchées le plus rapidement possible afin que l’industrie ne soit pas une fraction d’elle-même après la crise.
Les conséquences de cette situation sont énormes ; le réseau mondial de liaisons aériennes s’effondrerait si la moitié des compagnies aériennes étaient victimes de la crise.
Ce faisant, Alexandre de Juniac utilise aussi délibérément le terme d’apocalypse, du moins pour cette industrie. Tous les efforts doivent maintenant être faits pour sauver les entreprises en question afin qu’elles puissent disposer d’un système de transport fonctionnel après la crise. Il fait l’éloge des différents gouvernements qui ont déjà promis ou mis en œuvre des aides d’État.
Il a entre autres mentionné le cas de Norwegian, qui a déjà bénéficié d’une aide d’État, et celui d’Alitalia, qui a été nationalisée à la suite de la crise sanitaire. Air France a également déjà reçu une promesse d’aide d’État.
La déclaration de l’IATA sur les conséquences de la crise sanitaire sur les compagnies aériennes en bref
L’industrie de l’aviation risque de souffrir énormément des conséquences de la crise sanitaire. Personne n’est mieux placé que l’IATA pour faire une déclaration aussi solennelle. C’est à espérer que les gouvernements apporteront l’aide financière nécessaire pour sauver les industries dans le besoin.
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