Récemment, le gouvernement a annoncé vouloir mettre en place une taxe environnementale sur les vols pouvant aller jusqu’à 400 euros. Puisque de nombreux acteurs du secteur aéronautique ont alors levé la voix, la jugeant proportionnée, le gouvernement vient de faire volte-face.
En raison de l’aide d’État de sept milliards accordée à Air France, le gouvernement français a mis en place de nombreuses conditions écologiques que la compagnie aérienne se voit maintenant contrainte de respecter. L’une des conditions les plus récentes visait à mettre en place une écotaxe sur les vols pouvant aller jusqu’à 400 euros. Toutefois, alors que le secteur de l’aéronautique est confronté à sa plus grande crise, le gouvernement a décidé de mettre le projet de loi sur la glace, comme l’a appris Reuters.
Le projet de loi est mis sur la glace
La semaine dernière, le gouvernement a annoncé vouloir mettre en place une écotaxe sur tous les vols au départ de la France. Cette taxe en question aurait pour objectif de réduire les émissions et de rendre les vols en général moins attrayants.
Selon l’approche du gouvernement, le montant de la taxe dépendrait de la catégorie tarifaire réservée. En plus de la longueur respective de la ligne, il y aurait deux montants fixes différents par classe tarifaire, qui pourraient être compensés sous la forme d’une somme forfaitaire au sens de la taxe environnementale sur le prix actuel du billet.
Dès l’introduction de ce projet de loi, plusieurs acteurs du secteur de l’aéronautique se sont plaints, déclarant que la mise en place d’une taxe aussi importante risquerait de sérieusement nuire aux compagnies aériennes déjà en déficit.
« Quand un secteur a la tête sous l’eau, on ne lui enfonce pas la tête plus profondément », a déclaré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à Europe 1.
D’ailleurs, dans une entrevue accordée à l’Opinion, Benjamin Smith, le PDG d’Air France-KLM, a également fait part de son mécontentement.
« Cette écotaxe provoquerait instantanément des dizaines de milliers de suppressions d’emplois. […] Notre meilleur moyen de réduire les émissions de CO₂ est de renouveler notre flotte. Un nouvel avion, c’est immédiatement 25 % de gaz à effet de serre en moins. Une telle taxe nous empêcherait d’acheter 20 appareils par an, soit 10 % de la flotte d’Air France », a-t-il annoncé.
Au vu des nombreuses voix qui se sont élevées, le gouvernement a mis le projet de loi sur la glace, et ce malgré la pression de la nouvelle ministre de l’Environnement Barbara Pompili.
D’autres mesures environnementales ont été mises en place
Même si l’écotaxe ne verra pas le jour – enfin, pour l’instant -, d’autres mesures environnementales ont été mises en place, au grand mécontentement d’Air France-KLM.
La compagnie aérienne française a entre autres été contrainte de revoir son réseau de lignes intérieures. En effet, dès lors qu’une alternative ferroviaire de moins de 2 h 30 est proposée aux voyageurs, la compagnie aérienne a été contrainte de réduire son offre de vols intérieurs et de se limiter à un transfert vers un plus grand hub.
Malheureusement, depuis la refonte du réseau domestique d’Air France, d’autres compagnies aériennes ont repris les liaisons intérieures, dont Vueling. La compagnie aérienne espagnole a récemment annoncé le lancement de trois lignes intérieures en France. Les villes de Marseille, Montpellier et Brest seront reliées à Paris-Orly par des vols directs à partir du 16 octobre 2020.
Par conséquent, il est à se demander si toutes ces mesures environnementales imposées par le gouvernement auront vraiment un impact notable sur l’écologie.
L’annulation de l’écotaxe sur l’aérien en bref
Alors que les intentions écologiques derrière l’implémentation de nouvelles mesures écologies sont tout à fait honorables, il est à se demander si les conditions imposées par le gouvernement permettront réellement aux compagnies aériennes de diminuer leur empreinte environnementale. Comme Benjamin Smith l’a si bien mentionné, l’une des façons les plus optimales pour réduire ses émissions est d’investir dans de nouveaux avions moins polluants. Une nouvelle écotaxe serait donc contre-productive.
