Ces derniers temps, les mauvaises nouvelles ne cessent de pleuvoir. C’est difficile d’être optimiste lorsque tout ce que l’on voit sur les réseaux sociaux se rattache à la pandémie. Afin de s’entraider dans ces temps sombres et de se faire comprendre que nous ne sommes pas seuls à vivre des moments difficiles, nous avons décidé de partager vos récits de voyage et de confinement.

Après avoir publié mon histoire alors que j’ai été contrainte de revenir au Canada, c’est au tour de Sebastian et sa femme de vous raconter comment ils ont fait pour revenir de Sydney, alors que les prix des vols de retour étaient exorbitants.

Aimeriez-vous nous partager un récit de voyage pendant la pandémie ou ce à quoi votre quotidien en confinement ressemble ? Si oui, n’hésitez pas à nous contacter par email à [email protected]. Nous adorerions entendre vos histoires !

L’Australie et un Grand Prix de Formule 1

Nous sommes partis pour l’Australie alors que les États-Unis venaient de se fermer à l’Europe et où l’Australie devait organiser un Grand Prix de Formule 1.

À l’époque, nous lisions attentivement tous les avertissements aux voyageurs et les instructions de notre gouvernement et des gouvernements des pays que nous visitions ou dont nous utilisions les aéroports. Il n’y avait rien.

Pour nous, la décision était d’ordre économique : en l’absence d’avertissements, les voyageurs devaient payer des somme élevées en frais d’annulation.

Ne voulant pas perdre notre argent, nous avons décidé de nous envoler pour l’Australie malgré tout.

Anxiété dans l’avion ; les restrictions d’entrée se durcissent

Nous voyageons beaucoup, mais nous n’avons jamais vécu un vol comme celui-ci. Lors de l’embarquement, personne ne savait ce qui se passerait dans environ 14 heures, à l’arrivée à Sydney. Nous nous demandions si l’Australie allait fermer ses frontières aux Européens.

Heureusement (ou malheureusement), nous avons pu traverser les frontières sans problème.

Douze heures seulement après notre arrivée, tous les nouveaux arrivants non australiens ont été contraints d’être mis en quatorzaine, ce qui aurait signifié la fin de nos vacances.

Deux jours plus tard, tous les Européens ne pouvaient plus entrer aux pays et les Australiens ont été invités à ne plus quitter leur foyer.

L’île privée fermée

Nous nous étions rendus sur une île privée pour y passer nos vacances.

Malheureusement, quelques jours après notre arrivée, nous avons entendu à l’hôtel que la propriété privée Hamilton Island serait fermée et que nous devions quitter la chambre. Nous ne savions pas exactement ce que signifiait la fermeture d’une île, mais nous savions que nous ne voulions pas vivre cela.

Plage en Australie

Si le trafic aérien en venait à complètement arrêter, le résultat serait catastrophique et nous ne pourrions partir de là. Par conséquent, si nous ne quittions pas l’île immédiatement, aucun avion ne pourrait nous rapatrier.

Notre tour-opérateur n’a jamais répondu à nos mails. Bien que nos vols étaient programmés six jours plus tard, nous avons quitté notre hôtel, réservé un vol intérieur pour le lendemain à destination de Sydney et obtenu les dernières places.

Quelques heures plus tard, l’entrée et la sortie de l’île étaient interdites.

Coupé du monde extérieur

La nuit précédente, les Émirats arabes unis avaient interdit l’exploitation de leurs aéroports. Les vols de transit passant par les hubs d’Abu Dhabi et de Dubaï étaient donc maintenant interdits, et les compagnies aériennes Emirates et Ethiad Airways avaient suspendu toutes leurs activités.

Nous savions donc que notre vol ne pouvait plus avoir lieu le week-end prochain. Singapour, Hong Kong, l’Indonésie et les États-Unis n’autorisaient plus le transit non plus.

À Sydney, nous aurions assez de temps pour atteindre Abu Dhabi avant que les frontières ne soient fermées. Nous espérions donc de la bonne volonté, mais tout cela en vain.

Sydney, en Australie

Ce jour-là, le gouvernement des EAU avait décidé que seuls les habitants du pays étaient autorisés à voler. On nous a donc conseillé de chercher un logement et de se préparer à y rester.

L’aéroport était dans le chaos. Des larmes, du désespoir — tous européens pour la plupart.

Toutes les compagnies aériennes, les portails de comparaison de vols, les voyagistes et les agences de voyage proposaient des vols de compagnies qui ne volaient plus du tout, passant par des aéroports qui n’étaient plus ouverts.

Nous étions seuls au monde.

Les prix augmentent de façon astronomique

Nous nous sommes inscrits au programme de rapatriement — comme tous les autres Européens sur place — et avons rempli un formulaire.

Après avoir envoyé le formulaire en questions, nous avons reçu un mail de l’ambassade en Australie qui commençait par « Chers compatriotes » et qui nous conseillait de tenter de mettre la main sur un vol commercial.

Pfft, comme si nous n’avions pas déjà essayé.

Ce mail a conduit certains des autres Européens à réserver des itinéraires impossibles, avec des vols passant des aéroports fermés. Un couple âgé avait réservé un billet qui devait faire transit à Hong Kong — une erreur coûteuse.

Plus tard, l’ambassade de l’Australie nous a recommandé d’utiliser la route via Doha avec Qatar Airways. Malheureusement, les billets étaient déjà complets pour les jours suivants.

De temps en temps, un seul billet était proposé, à partir de 8 000 euros. Personne ne savait si la connexion serait encore ouverte dans quelques jours, car la population locale en avait trop vu entre-temps.

Nous avons nous-mêmes vu les vols plus tard à 10 000 euros, alors que d’autres ont déclaré qu’ils les avaient vus à 15 000 euros.

Le mail reconnaissait que « les prix augmentent rapidement ».

Où est la moralité du Qatar ? – Intervention de l’Allemagne

L’Allemagne doit avoir pris contact avec Qatar Airways d’une manière qui nous est inconnue, car la compagnie aérienne a annoncé augmenter sa capacité de vol peu de temps après.

Qui plus est, elle annonçait un code promotionnel de 10 % de réduction sur les prix mentionnés, avec la mention : « Travel Home ! ». Un peu ironique.

Nous avons pris notre décision au moment où le prix d’un billet aller simple pouvait être obtenu pour un prix d’une valeur équivalent à deux ou trois aller-retour. À ce moment-là, c’était une aubaine.

Puis, nous avons enfin pu nous envoler vers la maison.


Nous remercions Sebastian pour cette histoire passionnante. Lui et sa compagne de voyage sont maintenant de retour en Allemagne, sains et sauf.

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Auteur

Il fut un temps où Max était plus souvent assis dans un avion que dans le tram, alors il a décidé de commencer à écrire pour expliquer à tous comment gagner des miles pour voyager sans se ruiner.

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