Alors qu’on pourrait croire que le tourisme reprend du poil de la bête, l’Organisation des Nations-Unis (ONU) rappelle que l’industrie touristique à travers le monde se porte aussi mal que jamais. Des pertes allant jusqu’à trois milliard d’euros sont attendues au cours des prochains mois.
La saison estivale s’annonce très difficile. Les restrictions de voyage et la fermeture des frontières causées par la crise sanitaire devraient entraîner un manque à gagner allant entre 1,06 et 2,9 milliards d’euros dans l’industrie touristique et les secteurs connexes au cours des prochains mois, selon une estimation de l’ONU publiée le 1ᵉʳ juillet dernier.
Le tourisme est l’un des secteurs les plus touchés par le coronavirus
Selon une nouvelle étude de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le tourisme est l’un des secteurs les plus touchés par le coronavirus.
La CNUCED estime que l’industrie touristique à travers le monde risque de perdre entre un et trois milliards d’euros au cours des prochains mois, car – malgré la réouverture de plusieurs frontières – de nombreuses restrictions existent toujours.
L’estimation de l’ONU est basée sur une évaluation récente de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), selon laquelle la baisse de la demande de voyages internationaux pourrait entraîner une chute de 850 millions à 1,1 milliard de touristes internationaux.
L’ONU a élaboré trois scénarios
À la lumière de ces chiffres, la CNUCED a élaboré trois scénarios pour évaluer « le déficit pour le tourisme et les secteurs étroitement liés, comme les hôtels et les restaurants, mais aussi les producteurs qui vendent leurs produits agricoles aux hôtels, les banques qui ont accordé des prêts aux hôtels, les producteurs d’énergie, la construction, etc. », a déclaré Ralf Peters, chef de la section de l’information commerciale de la CNUCED.
Le scénario intermédiaire élaboré par la CNUCED, qui est le plus proche de l’évaluation faite par l’OMT, suppose une interruption du tourisme international pendant huit mois et estime la perte de revenus à 1 900 milliards d’euros.
Elle devrait atteindre 1 065 milliards d’euros si l’interruption ne dure que quatre mois, et près de 3 milliards d’euros si elle dure un an.
« Pour de nombreux pays, comme les petits États insulaires en développement, un effondrement du tourisme signifie un effondrement de leurs perspectives de développement. Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons nous permettre », a déclaré Pamela Coke-Hamilton, directrice de la division du commerce international de la CNUCED.
Dans le scénario intermédiaire envisagé, la Jamaïque serait le pays le plus touché par la crise du tourisme, en termes de poids du secteur dans l’économie nationale, selon l’étude de la CNUCED. La Jamaïque serait suivie par la Thaïlande, la Croatie et le Portugal.
En termes absolus, cependant, ce seraient les États-Unis et la Chine qui enregistreront les déficits les plus importants, suivis par la Thaïlande, la France, l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Italie.
L’importante perte de l’industrie touristique mondiale en bref
Le fait que l’industrie touristique mondiale perde des milliards d’euros n’est pas une surprise pour personne. Les médias ne cessent d’en parler. Toutefois, ce qui est plutôt inquiétant ici est le fait que certains pays soient cités. Qu’arrivera-t-il aux pays dépendants du tourisme ? Les conséquences se feront-elles ressentir pendant plusieurs décennies ? Les prochains mois nous permettront certainement de répondre à ces questions avec un peu plus de certitude. Pour l’instant, il ne reste qu’à espérer que la demande se rétablisse peu à peu.
Pour en savoir plus sur l’impact du coronavirus (Covid-19) sur l’industrie touristique, lisez notre guide sur le sujet ou abonnez-vous à notre newsletter. Chaque jour, nous vous informons des actualités et nouvelles concernant la propagation du virus et ses conséquences sur les voyageurs.
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