Jugé « obsolète » en raison de la pandémie et de son impact sur le nombre de passagers aériens, le projet du nouveau terminal à Paris-Charles de Gaulle est suspendu.
Une perte pour l’industrie aéronautique, une victoire pour l’environnement. En raison de la baisse dramatique du nombre de passagers causée par la pandémie, les projets de construction du nouveau terminal à Paris-Charles de Gaulle seront abandonnés, comme l’a récemment mentionné Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, dans une entrevue accordée au Monde.
Une nuisance à l’atteinte des objectifs climatiques de la France
La pandémie n’aura pas laissé de répit à l’industrie aéronautique française. En raison de son impact majeur sur le trafic aérien et de la baisse de passagers qui en a découlé, le projet de construction d’un quatrième terminal à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, le T4, sera abandonné.
Selon la ministre de la Transition écologique, ce projet d’envergure ne serait tout simplement plus cohérent dans le contexte actuel et ne ferait que nuire à l’atteinte des objectifs climatiques ambitieux que s’est donnée la France.
« Le gouvernement a demandé [à Groupe] ADP d’abandonner son projet et de lui en présenter un nouveau, plus cohérent avec ses objectifs de lutte contre le changement climatique et de protection de l’environnement »
Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique
Au vu de la demande du gouvernement, le conseil d’administration de Groupe ADP – gestionnaire de Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly – devrait entériner cette décision la semaine prochaine.
Le coût de la construction et du développement de la plate-forme aéroportuaire, à l’horizon 2037, était estimé entre 7 et 9 milliards d’euros et aurait été intégralement financé par le Groupe ADP. Une fois terminé, il aurait dû avoir la taille de Paris-Orly et porté la capacité de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle à 120 millions de passagers par an.
Des discussions constantes
Cette annonce de la ministre de la Transition écologique n’est pas particulièrement surprenante, car ce n’est pas la première fois que des discussions autour de la construction de ce nouveau terminal ont lieu.
En juillet dernier, Jean-Baptiste Djebarri, ministre des Transports, avait déclaré que ce quatrième terminal dédié à Air France et ses partenaires devait être « revu en profondeur », car « il ne se justifiait plus tel qu’il était prévu. » Il avait également annoncé que plutôt que de créer un nouvel terminal, il serait plus judicieux d’investir dans la mise à jour des infrastructures de l’aéroport.
« Paris-Charles de Gaulle aura besoin d’accueillir de nouveaux types de trafics. Nous sommes [entre autres] en train d’investir massivement dans l’avion à hydrogène, alors nous devons nous doter de capacités aéroportuaires pour accueillir l’avion à hydrogène. »
Jean-Baptiste Djebarri, ministre des Transports
D’ailleurs, en septembre, l’État avait annoncé repousser les travaux de construction de ce quatrième terminal de plusieurs années, après qu’un collectif de 26 associations environnementales ait envoyé une lettre ouverte au président de la République, demandant l’abandonnement du projet.
L’annulation du quatrième terminal à Paris-Charles de Gaulle en bref
Ce n’est peut-être la première fois que des discussions autour de la suspension de la construction de ce nouveau terminal ont lieu, mais cette fois-ci les menaces seront vraisemblablement mises à exécution. Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a demandé à Groupe ADP « d’abandonner son projet et de lui en présenter un nouveau, plus cohérent avec ses objectifs de lutte contre le changement climatique et de protection de l’environnement. » Cette situation est donc à suivre de près !