On en parle depuis quelque temps déjà, mais c’est maintenant plus ou moins officiel. Les trains de nuit seront remis sur les rails cette année.
S’endormir à Nice et se réveiller à Paris sera bientôt à nouveau possible ! Alors que le train de nuit reliant Paris et Nice avait été supprimé il y a quelques années faute de rentabilité, cette ligne de nuit renaîtra au printemps, avant une dizaine d’autres lignes nocturnes prévues en France d’ici 2030. C’est entre autres ce qu’a récemment annoncé Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État aux Transports, dans une entrevue accordée à Le Parisien. Une vue d’ensemble.
Une « dizaine de lignes » d’ici 2030
Faute de rentabilité, la majorité des trains de nuit ont été supprimés il y a quelques années. À ce jour, il ne reste plus que deux lignes d’Intercités de nuit encore en circulation : le Paris-Briançon et le Paris-Rodez/Latour-de-Carol.
Mais cela s’apprête à changer. Selon les informations de Jean-Baptiste Djebarri, le gouvernement planifie d’investir 100 millions d’euros dans le plan de relance des trains de nuit, ce mode de transport revenu au goût du jour en raison des voyageurs qui veulent prendre leur temps et réduire leur impact environnemental.
« Quand les moyens sont là, avec une bonne qualité de service et la bonne offre commerciale, il y a une clientèle pour les trains de nuit. Avec les enjeux écologiques, le « flyskam » ( NDLR : terme suédois que l’on peut traduire par «la honte de prendre l’avion» ) et la pandémie qui redessine notre manière de voyager, le train de nuit a tout pour séduire. »
Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État aux Transports
Deux lignes seront remises en service en 2021 : le Paris-Nice en avril et le Paris-Tarbes en décembre. Les dessertes et les temps de trajet devraient rester inchangés. Entre Paris et Nice, le voyage devrait encore durer 11 heures 30 environ.
D’autres liaisons nocturnes devraient être créées au cours de la décennie, car le secrétaire d’État aux Transports souhaite que le réseau de nuit soit doté d’une « dizaine de lignes » d’ici 2030. Les nouvelles lignes s’articuleraient autour de quatre grands axes : Bordeaux-Marseille, Dijon-Marseille, Tours-Lyon et Paris-Toulouse.
Aucune trajectoire officielle n’a toutefois été annoncée à l’heure actuelle. Le rapport sur les Intercités de nuit devant encore être présenté aux parlementaires, les gares d’origine et les destinations n’ont toujours pas été mentionnées.
Le train de nuit de retour en Europe
Il n’y a pas qu’en France que les trains de nuit seront de retour. En décembre dernier, les dirigeants des quatre entreprises ferroviaires nationales intra-européennes, soit la SNCF, la DB (Allemagne), l’ÖBB (Autriche) et la SBB (Suisse) ont formulé des objectifs concrets pour un réseau européen de trains de nuit.
D’ici la fin de l’année prochaine, les premières métropoles européennes seront déjà desservies par deux liaisons de trains de nuit entre Vienne, Munich et Paris ainsi que Zurich, Cologne et Amsterdam. Un train de nuit entre Zurich et Rome a également été annoncé.
En 2023, d’autres liaisons de Vienne et Berlin vers Bruxelles et Paris seront ajoutées et, à partir de décembre 2024, une nouvelle liaison entre Zurich et Barcelone est prévue.
Le retour des trains de nuit en France
Pour le moment, seules deux lignes nocturnes sont prévues dans un avenir rapproché : Paris-Nice en avril et le Paris-Tarbes en décembre. Le secrétaire d’État aux Transports a toutefois mentionné que, malgré une pause entre 2021 et 2025 en raison de « travaux importants à réaliser sur le réseau », l’histoire des trains de nuit « ne s’arrête pas en 2022 ». D’ici 2030, une dizaine de lignes nocturnes devraient relier différentes métropoles sur le territoire.