Alors que la pandémie frappe l’Europe, les compagnies aériennes et les transporteurs aériens tentent de surmonter la crise malgré la stagnation des chiffres des réservations.
La filiale suisse de Lufthansa, SWISS, a creusé ses pertes sur les neuf premiers mois de l’année et s’attend à finir l’exercice 2020 dans le rouge. Il s’agira de la première fois en 15 ans que la compagnie aérienne terminera une année à perte. La compagnie aérienne n’a donc pas d’autres choix que de réduire ses dépenses. Elle a récemment conclu un accord avec les syndicats concernés sur des mesures d’austérité à prendre. Une vue d’ensemble.
SWISS est dans le rouge
Entre le mois janvier et celui de septembre, SWISS aurait enregistré une chute du chiffre d’affaires de 61,8 % à 1,54 milliard de francs suisses (1,44 milliard d’euros), contre 4,02 milliards de francs suisses pendant la même période en 2019. La perte d’exploitation s’est creusée à 414,7 millions de francs suisses (387 millions d’euros), contre un bénéfice d’exploitation de 489,6 millions de francs suisses en 2019.
Malgré des résultats plus que décevants, la direction de SWISS reste très positive quant à l’avenir.
« Compte tenu de l’effet paralysant que les différentes mesures de quarantaine ont eu sur le comportement de réservation de notre clientèle ces derniers mois, le résultat d’exploitation est conforme à nos attentes. […] Malgré l’environnement de marché extrêmement difficile, nous gardons le cap en termes de prêts bancaires. La liquidité de l’entreprise n’est donc pas menacée », a déclaré Markus Binkert, le directeur financier de la compagnie aérienne suisse.
Des mesures de réduction des coûts
D’ici 2023, les mesures de réduction des coûts à grande échelle doivent permettre à la compagnie aérienne de traverser la crise sans trop de dégâts. D’ailleurs, la convention collective de travail actuelle entre la compagnie aérienne et son syndicat doit être maintenue au moins jusqu’en 2025.
Les mesures d’austérité mises en place par SWISS comprendront des réductions drastiques de coûts, tant au niveau opérationnel que du personnel. Les employés seront entre autres encouragés à prendre des contrats à temps partiel ou une retraite anticipée, et la fluctuation naturelle devrait également permettre de réaliser des économies pouvant atteindre 10 %.
Les mesures commenceront dès mars prochain, soit presque exactement un an après l’apparition de la pandémie, qui a fait chuter le nombre de réservations à un niveau record cette année.
SWISS a annoncé à plusieurs reprises des suppressions d’emplois ces dernières semaines et a estimé qu’environ 1 000 emplois seraient supprimés au cours des deux prochaines années.
Dans un rapport séparé, le syndicat responsable, Kapers, aurait confirmé de manière indépendante l’accord avec la compagnie aérienne. SWISS aurait pris en compte les positions du syndicat, c’est pourquoi la coopération aurait bien fonctionné.
La compagnie aérienne a en effet accepté un délai précis pour les mesures de crise, et le « large éventail » d’offres volontaires telles que la retraite anticipée et le travail à temps partiel a également été accueilli favorablement.
Il s’agit bien sûr de mesures drastiques qui accompagneront la compagnie aérienne pendant encore plusieurs années. Après tout, même sans la pandémie, les salaires réguliers du personnel de cabine seraient bien inférieurs à la valeur médiane de l’économie suisse. Une amélioration de cette situation dans les années à venir est donc non seulement de plus en plus improbable, mais complètement exclue.
La situation précaire de SWISS en bref
Comme SWISS est toujours dans le rouge à cause de la crise sanitaire et de la stagnation des chiffres de réservation qui en résulte, divers accords ont été conclus avec le syndicat responsable Kapers sur de nouvelles mesures de réduction des coûts à partir du printemps prochain et jusqu’en 2024. Ces accords mettront de plus en plus l’accent sur la participation volontaire du personnel plutôt que sur la réduction des salaires.
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