Les chercheurs russes ont entamé des études préliminaires pour le développement d’un nouvel avion supersonique civil, près de vingt ans après la disparition du Concorde.
L’Institut Joukovski mène actuellement des travaux sur les développement d’un nouvel avion supersonique civil. Il s’agit d’un organisme de recherche national collectif au niveau fédéral, qui comprend plusieurs centres – dont l’Institut central d’aérodynamique, l’Institut central des moteurs d’avion et l’Institut de recherche aéronautique de Sibérie.
L’avion supersonique commercial : un grand défi pour l’industrie
L’Institut Joukovski a été créée pour coordonner la recherche sur les nouveaux développements et les nouvelles technologies dans le secteur de l’aviation. Selon son directeur général Andrei Dutov, la création d’un avion supersonique commercial représente un défi majeur pour l’industrie.
« Il est nécessaire de trouver des solutions efficaces aux problèmes des niveaux élevés de bruit et de chocs sonores, d’augmenter le rendement énergétique des moteurs et de réduire les émissions nocives. […] Il est encore trop tôt pour parler du coût du nouvel avion. Mais, bien sûr, il sera plus cher que ses homologues subsoniques », a déclaré Andrei Dutov.
Andrei Dutov a poursuivi en disant que l’intention est de développer un concept et un programme complet pour la production de l’avion, y compris la collecte de ressources scientifiques et techniques, afin que les fabricants puissent commencer le travail de conception technique dès 2022.
2 000 kilomètres à l’heure, c’est une nécessité
Jusqu’à présent, on ne connaît que peu de détails sur le nouvel avion supersonique, mais les premières illustrations suggèrent qu’une configuration à queue fendue avec des moteurs montés au centre est à l’étude.
Selon Andrei Dutov, l’avion devrait atteindre une vitesse de croisière d’environ 1 100 nœuds, soit 2 000 kilomètres à l’heure, sinon il aurait peu d’avantages par rapport aux avions subsoniques.
L’institut responsable suggère également qu’une version commerciale de l’avion avec moins de passagers ouvrirait de nouveaux marchés.
Les efforts visant à réduire le bruit lors du survol de zones habitées – un sujet qui a longtemps tourmenté le Concorde – seraient décisifs pour le développement d’un avion supersonique, ce qui pourrait nécessiter un compromis avec la conception aérodynamique.
Le développement de nouveaux moteurs qui combinent une forte poussée avec une efficacité économique sera nécessaire.
Deux avions civils supersoniques américains prévus
La société américaine Aerion a développé son propre avion civil supersonique, l’AS2. Le constructeur affirme avoir développé une technologie qui permet « un vol de croisière sans perche supersonique. »
Boom Supersonic, un autre développeur américain, a également progressé dans la planification de la conception d’un avion supersonique, avec un programme connu sous le nom de XB-1.
Dès les années 1960, la Russie a développé le Tu-144, le premier avion supersonique au monde. À cette époque, le constructeur d’avions avait produit un total de 16 appareils. Avec une vitesse de pointe de 2 430 km à l’heure, le Tu-144 était encore plus rapide que le célèbre Concorde, qui ne pouvait atteindre que 2 179 km à l’heure comme vitesse de pointe.
En plus du Tu-144, la Russie a également développé le bombardier supersonique à voilure tournante, un avion qui est toujours en service dans les forces armées russes aujourd’hui. L’avion peut atteindre 2 200 kilomètres par heure.
Au début des années 2000, la Russie a travaillé sur le développement d’un avion supersonique moderne qui ne pouvait embarquer que dix passagers. Cependant, les plans n’ont pas été réalisés et l’avion n’a pas été développé.
Les projets de la Russie en bref
Depuis que le Concorde a été retiré du service, il n’y a plus aucun avion supersonique commercial qui vole dans le ciel. Il reste à voir si le développement d’un nouveau Concorde russe ou d’un successeur du tout aussi emblématique Tupolev Tu-144 sera couronné de succès.