Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, présentera ce mercredi 17 mars les détails du passeport européen pour la vaccination, mais il lui reste encore quelques obstacles à franchir.
Il y a quelques semaines, les chefs de gouvernement des États membres de l’UE se sont mis d’accord sur le principe de l’introduction d’un certificat de vaccination (ou d’immunité) à l’échelle européenne. La présidente de la Commission européenne veut présenter les premiers détails ce mercredi 17 mars 2021. Pourtant, le sujet divise encore, comme le rapporte France Info.
De nombreux détails doivent encore être clarifiés
Depuis plusieurs mois, de nombreux États membres de l’UE font pression pour l’introduction d’un passeport européen de vaccination uniforme. Certains pays, comme la Grèce et l’Autriche, se sont montrés très intéressés et ont tenté de convaincre d’autres pays de se pencher sur la question.
Tandis que l’Allemagne et la France sont restées sceptiques et ont prévenu qu’il ne devait pas y avoir de division entre les vaccinés et les non-vaccinés, l’Espagne quant à elle s’impatientait. Ce pays touristique de la Méditerranée voulait déjà lancer sa propre carte de vaccination et la tester pour la première fois sur les îles Baléares. Entre-temps, les Allemands sont à nouveau autorisés à prendre l’avion pour Majorque et doivent présenter un test du coronavirus négatif à l’entrée, toujours sans certificat de vaccination.
« Le certificat de vaccination ne doit pas conduire à une division entre vaccinés et non-vaccinés. Il est donc important, lors de la conception, de prendre en compte, outre la vaccination, une maladie passée, des tests PCR négatifs ainsi que des tests rapides. »
Nicola Beer, vice-présidente du Parlement européen (FDP)
Il y a quelques semaines, les États membres de l’Union européenne se sont mis d’accord sur le principe d’un passeport européen de vaccination. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a même promis de présenter les premiers détails du passeport vaccinal avant la fin du mois de mars.
Elle met aujourd’hui cette promesse en pratique. Elle présentera ce mercredi 17 mars un certificat de vaccination numérique. Cependant, de nombreux parlementaires européens s’inquiètent du contenu de ce certificat de vaccination et ne veulent donc pas se concentrer uniquement sur une vaccination contre le virus. Il est également important qu’en plus de la vaccination, une immunité ainsi que des tests PCR et des tests rapides négatifs puissent y être inclus. C’est pourquoi l’appellation de passeport de vaccination est dépassée et sera probablement plutôt un passeport de santé.
La question de la protection des données
Il a maintenant été décidé qu’un tel passeport de vaccination ou de santé sera introduit dans toute l’UE et facilitera à nouveau les déplacements au sein de l’espace Schengen. Les détails sont certainement encore en cours de discussion.
De nombreux politiciens et experts soulignent également la question de la sécurité des données. Le certificat de vaccination pourrait présenter des risques en termes de protection des données. Patrick Breyer, député européen du Parti des pirates en Allemagne, est convaincu que des données aussi sensibles ne devraient pas être stockées dans un registre central de vaccination.
« Il est important que les informations ne soient pas ensuite stockées dans les entreprises privées qui sont censées les contrôler et utilisées à d’autres fins. »
Patrick Breyer, député européen du Parti des pirates en Allemagne
Il est actuellement difficile de savoir si le nouveau passeport européen de vaccination rétablira réellement la même liberté de voyage que celle précédant la pandémie.
« Je suis sceptique quant à la capacité des États membres à se mettre d’accord sur des règles uniformes. Les États membres ont montré qu’ils étaient plutôt réticents à cet égard. »
Tiemo Wölken, porte-parole de la politique de santé du SPD européen
Avec la présentation de ce projet ce mercredi, Ursula von der Leyen poursuit un plan ambitieux. Elle souhaite que le passeport européen de vaccination soit pleinement opérationnel d’ici l’été au plus tard. Cependant, il existe des doutes quant à la capacité des 27 États membres à créer les conditions nécessaires de ce passeport.
En outre, on ne sait pas non plus si une vaccination contre le virus protège également contre les infections d’autres virus, notamment des variants. Néanmoins, Peter Liese, politicien du parti CDU en Allemagne et porte-parole de la politique de santé pour le PPE, demande que les personnes vaccinées retrouvent certaines libertés. Il souhaiterait que ces libertés soient au moins accordées à certains groupes de personnes, à l’instar du personnel infirmier des maisons de retraite.
Le passeport de vaccination de l’UE en bref
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s’en tient à son plan initial et présentera dès aujourd’hui les premiers détails du passeport vaccinal européen. On peut actuellement se demander jusqu’où iront ces premiers détails.
Quoi qu’il en soit, certaines questions devront encore être clarifiées en ce qui concerne le champ d’application du passeport de vaccination, la protection des données et la liberté de circulation prévue. Il sera intéressant de voir si tous les États membres parviennent à se mettre d’accord sur ce point et à introduire à temps le passeport européen de vaccination.