Le virus semble reprendre de l’ampleur non seulement en Europe, mais également en France. Faut-il craindre une cinquième vague épidémique ?
Alors que le nombre de cas quotidiens et le taux d’incidence augmentent dans de nombreux départements français, Oliver Véran, le ministre des Solidarités et de la Santé, s’est montré inquiet lors d’une interview accordée à La Dépêche. « Le virus circule plus, une nouvelle vague est possible cet automne », a-t-il mentionné. Au 31 octobre, le taux d’incidence nationale était de 56,9 cas pour 100 000 habitants, en augmentation de 11 % sur les 7 derniers jours.
Un seuil d’alerte dépassé
Comme les températures sont en baisse, l’humidité est en augmentation et les Français sortent moins à l’extérieur, la circulation de la Covid-19 s’accélère à nouveau. Depuis une quinzaine de jours, le taux d’incidence augmente presque partout au pays. Le seuil d’alerte des 50 cas pour 100 000 habitants a été dépassé dans une soixante de départements. Quant aux hospitalisations, celles-ci sont également reparties à la hausse. Les admissions ont notamment augmenté de 10 % en une semaine.
« L’inquiétude des autorités n’est pas exagérée pour deux raisons. […] Deux millions de personnes de plus de 50 ans ne sont pas vaccinées, dont 611 000 chez les 75 ans et plus. Des personnes à risque, qui sont une potentielle source d’hospitalisations importante. »
Damien Mascret, journaliste et médecin interviewé sur franceinfo
Selon le médecin Martin Blachier, la pression risque d’être forte dans les hôpitaux de France dans les semaines à venir. Dans ce contexte, les autorités françaises ont lancé une nouvelle campagne sur l’importance des gestes barrière – qui semblent de plus en plus délaissés – et de la vaccination.
Les pays voisins frappées par de nouvelles vagues
Il n’y a pas qu’en France que les autorités s’inquiètent de l’arrivée d’une nouvelle vague épidémique. L’Europe centrale et de l’Est, incluant les Pays baltes, sont au coeur d’une nouvelle vague qui s’avère la plus forte et la plus brutale de la pandémie pour chacune de ces nations.
En Allemagne, notamment, la hausse du taux d’incidence inquiète. Chez notre voisin d’outre-Rhin, le nombre de nouveaux cas quotidiens est presque aussi élevé qu’à pareille date l’an dernier, alors que le pays entrait dans une seconde période de confinement. Bien que les mesures sanitaires mises en place y restent plutôt laxistes, la situation pourrait bientôt s’avérer compliquée pour les voyageurs allemands. Afin d’éviter une recrudescence épidémique, le Maroc a récemment annoncé suspendre ses vols avec l’Allemagne.
Au Danemark, pays ayant levé son passe sanitaire à la mi-septembre, le nombre de cas quotidiens est même encore plus élevé qu’à pareille date l’an dernier. Comme l’a toutefois expliqué l’épidémiologiste Antoine Flahault dans un entretien à L’Express, la hausse du taux d’incidence ne serait pas nécessairement liée à la levée du passe sanitaire. « Le décalage pourrait bien n’être juste qu’un retard de quelques semaines sur une évolution automno-hivernale qui se propagera inéluctablement sur tout le continent », a-t-il mentionné.
L’inquiétude face à l’arrivée d’une nouvelle vague épidémique en France, en bref
Bien que la France soit aujourd’hui l’un des pays les mieux vaccinés au monde plus du trois-quart de la population ayant reçu un premier vaccin, le vigilance reste de mise. Avec la chute des températures et la présence du variant Delta en Europe, les autorités françaises s’inquiètent de l’arrivée d’une nouvelle vague épidémique. De nombreux autres pays européens – notamment l’Allemagne, où la situation sanitaire a longtemps été sous contrôles – sont aujourd’hui confrontés à une hausse des taux d’incidence.
