Malgré la décision du tribunal de Montreuil de suspendre le chantier du CDG Express en raison de la présence d’espèces protégées, l’État a repris les travaux de cette liaison ferroviaire visant à relier la gare de l’Est à Paris-Charles de Gaulle.
Le 9 novembre dernier, le tribunal administratif de Montreuil a partiellement annulé l’autorisation environnementale nécessaire à la poursuite des travaux du CDG Express en raison de la présence d’espèces protégées sur le territoire. Malgré tout, le ministre chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebarri, a annoncé le 27 janvier dernier dans un communiqué de presse que l’État poursuivrait la reprise des travaux de la liaison du train CDG Express entre Paris et l’aéroport Paris-Charles de Gaulle.
« L’État souhaite préserver ce projet d’importance majeure pour la région capitale »
Nouveau coup dur pour l’environnement au profit de la mobilité. Un peu plus de deux mois après que le tribunal administratif de Montreuil ait annulé l’autorisation environnementale permettant de déroger à l’interdiction de porter atteinte aux espèces protégées, les travaux du CDG Express – un projet de navette rapide devant relier la gare de l’Est à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle en vingt minutes – ont repris il y a quelques jours, sous les ordres du ministre chargé des Transports.
L’État a annoncé faire appel devant la Cour administrative d’appel de la décision du tribunal administratif, et a assorti son recours d’une demande de sursis à exécution de la décision afin de permettre une reprise plus rapide de tous les travaux.
Dans un communiqué de presse publié le 27 janvier dernier, Jean-Baptise Djebbari a rappelé que le CDG Express représentait 800 emplois et un investissement de 2 milliards d’euros, d’où la raison pour laquelle « l’État souhaite préserver ce projet d’importance majeure pour la région capitale et pour le pays. »
« Reconnu d’utilité publique par le Conseil d’État, le CDG Express doit contribuer à l’attractivité économique et touristique du territoire, tout en participant à la modernisation du réseau ferroviaire ainsi qu’à la décongestion du RER B et des axes routiers desservant l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. »
Jean-Baptise Djebbari, ministre chargé des Transports
La mise en service commerciale du CDG Express est prévue pour le 1ᵉʳ décembre 2025, soit juste avant les Jeux Olympiques (JO). Mais en raison des derniers développements et de la suspension de l’autorisation environnementale, il semble que la mise en service avant les JO soit de moins en moins envisageable.
Le CDG Express, victime de la pandémie
Le tribunal administratif de Montreuil a relevé qu’une dérogation ne pouvait être accordée à l’interdiction prévue par la loi de porter atteinte à des espèces protégées que s’il répond ait « par sa nature et compte tenu des intérêts économiques et sociaux en jeu […] à une raison impérative d’intérêt public majeur. »
Or, en raison de la crise sanitaire et de son impact majeur sur le trafic aérien, il aurait été estimé que les intérêts économiques et sociaux n’étaient plus valides, la baisse de passagers aériens ayant connu une baisse historique. L’arrêté interpréfectoral autorisant le début des travaux du CDG Express publié le 31 mars 2017 ne serait, par conséquent, plus valable.
Malgré tout, puisque le tribunal « n’a annulé que la dérogation accordée pour mener des travaux dans les zones où se trouvent des espèces protégées », 80 % des travaux peuvent reprendre progressivement. Pour le 20 % restants, une décision de justice est attendue au printemps.
Entre-temps, le président du gestionnaire d’infrastructure CDG Express, Grégoire Marlot, a annoncé avoir mobilisé un écologue afin de déterminer où se trouvent ces espèces.
La reprise des travaux du CDG Express en bref
Malgré l’annulation de l’autorisation environnementale, le ministre chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a annoncé reprendre une partie des travaux du CDG Express – un projet de navette rapide devant relier la gare de l’Est à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle en vingt minutes – afin que celui-ci soit prêt avant le début des Jeux Olympiques. Nous en serons davantage sur ce qui adviendra de ce projet au printemps prochain, lorsqu’une décision de justice sera prise. À en croire les propos du ministre, le projet sera accepté et les travaux pourront être menés à terme. À suivre.