La Belgique prolonge son interdiction des voyages non essentiels jusqu’à la mi-avril, mettant ainsi l’UE en colère, qui demande maintenant au gouvernement belge de repenser sa politique.
L’interdiction des voyages non essentiels a récemment été prolongée de plus d’un mois par la Belgique. Si le pays considère qu’il s’agit d’une mesure importante pour la poursuite de l’endiguement du virus, les actions de la Belgique sont accueillies avec incompréhension par l’Union européenne (UE), comme le rapporte entre autres Le Figaro.
L’UE accuse la Belgique de porter atteinte à la liberté de voyager
Le Premier ministre de la Belgique, Alexander De Croo, a annoncé la fermeture des frontières de la Belgique à la fin du mois de janvier, la prolongeant initialement jusqu’au 1ᵉʳ avril. Toutefois, la semaine dernière, celui-ci a annoncé prolonger la fermeture des frontières jusqu’au 18 avril prochain, soit après les prochaines vacances scolaires.
La Commission européenne a exprimé lundi sa surprise face à la décision des autorités belges de prolonger l’interdiction de tout voyage non essentiel dans le cadre des mesures de lutte contre la pandémie. La Commission avait auparavant averti six États membres, dont la Belgique, que leurs mesures de restriction des voyages visant à ralentir le rythme des nouvelles infections pourraient saper le principe de la libre circulation au sein de l’UE.
« Notre objectif reste de trouver le plus rapidement possible des solutions pour garantir le fonctionnement du marché unique et le respect des droits européens liés à la libre circulation. […] Nous allons analyser les réponses des différents États membres et examiner rapidement toutes les options qui se présentent. »
Christian Wigand, porte-parole de la Commission
En vertu du code Schengen, les États membres peuvent introduire des contrôles à leurs frontières intérieures s’il existe une menace sérieuse pour la sécurité intérieure, mais l’interdiction belge va bien au-delà des recommandations de l’UE. La Commission européenne croit plutôt que les voyages ne devraient pas être encouragés, à moins que ceux-ci soient nécessaires.
L’UE insiste sur des restrictions proportionnées
« La position de la Commission n’a pas changé et est très claire », a déclaré Christian Wigand, le porte-parole de la Commission européenne, qui a insisté sur le fait que les restrictions doivent être proportionnées.
« Nous ne pensons pas qu’une interdiction de voyager respecte ce principe et nous avons demandé à la Belgique de la remplacer par des mesures plus ciblées. »
Christian Wigand, porte-parole de la Commission
La Belgique, centre des institutions européennes et du processus décisionnel au niveau européen, est un carrefour important, car elle partage des frontières avec la France, l’Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas.
Le pays de 11,5 millions d’habitants a été durement touché par la pandémie, avec plus de 22 000 décès liés au coronavirus enregistrés à ce jour. Le gouvernement belge considère l’interdiction comme un élément crucial de sa stratégie visant à prévenir une nouvelle augmentation des infections, les chiffres actuels semblant atteindre un nouveau plateau.
La prolongation de l’interdiction de voyager en Belgique en bref
La Belgique est l’un des pays européens ayant les conditions d’entrée les plus strictes. Le gouvernement a annoncé prolonger l’interdiction des voyages non essentiels afin d’endiguer le virus sur son territoire, à la grande surprise de la Commission européenne, qui espérait une approche uniforme. Mais en période de pandémie, les États membres de l’UE ont tendance à préférer leur propre approche, souvent à tort.