Après huit jours d’« alerte de niveau 2 » de pollution à l’ozone, Marseille s’impatiente. Le maire, Benoît Payan veut contrôler les navires de croisières et accélérer au passage la mise en place d’une zone à émissions réduites en Méditerranée.
Alors que le maire de Marseille est déjà à l’origine d’une tribune publiée par Le Monde exigeant la mise en place d’une zone de réglementation des émissions de polluants (ECA) et réunissant vingt-cinq maires du pourtour méditerranéen, ce dernier accélère le mouvement avec une pétition contre la pollution atmosphérique due au transport maritime. Cette dernière a déjà recueilli 30 000 signatures en moins d’une semaine.
« Les Marseillais suffoquent »
Chaque jour dans le Grand port maritime de Marseille (GPMM), ce sont des dizaines de bateaux qui font leurs va-et-vient et la pollution s’en suit. La ville vient de passer huit jours d’« alerte de niveau 2 » de pollution à l’ozone et pour le maire de Marseille, Benoît Payan, cela n’est plus admissible, car les Marseillais « suffoquent ».
Ainsi, ce dernier vient de lancer une pétition contre la pollution atmosphérique due au transport maritime. Cette dernière, qui a déjà recueilli 30 000 signatures en moins d’une semaine, a pour objectif de faire réagir l’État français au plus vite.
« Les niveaux de pollution ne sont plus acceptables. Une collectivité sert à agir, mais aussi à faire réagir. C’est une question de santé que je mets sur la place publique pour que les gens qui vivent ici comprennent ce qu’il se passe »
Benoît Payan, Maire de Marseille.
Ce n’est pas la première fois que Benoît Payan signe une tribune. En février dernier, Le Monde a relayé une tribune co-signée par vingt-cinq maires du pourtour méditerranéen et exigeant la mise en place d’une zone de réglementation des émissions de polluants (ECA). Le maire de Marseille y réclamait l’interdiction par arrêté préfectoral des escales de bateaux polluants dans sa ville durant les pics de pollution, plus globalement, l’accélération de la création de la zone de réduction d’émissions de soufre (SECA) en Méditerranée, et surtout la mise en place d’une zone ECA, limitant la pollution aux oxydes d’azote et aux particules fines.
Ces demandes s’inscrivent dans un contexte où l’activité du GPMM retrouve son dynamisme après la pandémie. 530 escales et près d’un million et demi de passagers sont prévus en 2022, mais de nombreuses associations d’habitants dénoncent les fumées qui étouffent leurs quartiers et récemment, le collectif Stop Croisières a bloqué l’arrivée du Wonder of the Seas et de ses 9 000 passagers. Les tensions augmentent entre les habitants de la cité phocéenne et les lobbies des croisières. De plus, les gérants du GPMM insistent sur les nombreuses initiatives qu’ils s’acharnent à mettre en oeuvre pour protéger l’environnement. De bonne volonté pour eux, pas assez pour d’autres.
La fin des bateaux de croisière à Marseille, en bref
Alors que la situation atmosphérique s’aggrave à Marseille, son maire Benoît Payan accélère le mouvement avec une pétition visant à lutter contre la pollution atmosphérique due au transport maritime et à mettre la pression sur l’État français. De nombreuses associations de Marseillais s’associent également au mouvement en dénonçant les nuages de fumée flottant dans leurs quartiers. De leurs quartiers, les lobbies des croisières et les gérants du GPMM tentent de tirer leur épingle du jeu sur un fond d’arguments pro-environnementaux. Reste à voir ce qu’il adviendra de la pétition lancée par le maire de Marseille durant les prochaines semaines.