Ryanair appelle la Commission Européenne à rejeter les nouveaux projets d’aides d’État à Air France.

La saga concernant la recapitalisation d’Air France se poursuit. Cette fois, cependant, ce n’est pas Air France qui critique la Commission européenne, mais Ryanair. Dans une lettre ouverte publiée la semaine dernière, la compagnie aérienne low cost a appelé la Commission européenne à rejeter les nouveaux projets d’aide d’État visant à aider Air France à traverser la crise sanitaire, les jugeant « discriminatoires ».

Ryanair ne mâche pas ses mots

La semaine dernière, la Commission européenne a demandé à Air France de céder des créneaux horaires de décollage et d’atterrissage à Paris-Orly « pour préserver une concurrence efficace » afin de lui permettre d’être recapitalisée par l’État français.

Après que, la semaine dernière, Ben Smith, le directeur général d’Air France-KLM, ait mentionné que l’idée de céder des créneaux horaires à Paris-Orly était « révoltante » et « ubuesque », c’est au tour de Ryanair d’élever la voix. La compagnie aérienne low cost n’a par ailleurs pas mâché ses mots.

Ryanair

Dans un communiqué de presse publié le 10 février dernier, Ryanair a mentionné qu’ayant déjà reçu une « monumentale aide de sept milliards d’euros », Air France, jugée « chroniquement inefficace », ne devrait « plus recevoir de soutien supplémentaire du gouvernement. »

« L’UE doit mettre fin à ce flot de renflouements discriminatoires à coups de milliards d’euros à des compagnies aériennes inefficaces qui faussent le marché unique européen et déprécient la concurrence juste et loyale. »

Un porte-parole de Ryanair

C’est pourtant par souci de concurrence loyale que la Commission européenne – qui a la compétence exclusive de la mise en œuvre du droit européen de la concurrence – a demandé à Air France-KLM de céder un total de 24 créneaux horaires à Paris-Orly et 24 créneaux horaires à Amsterdam-Schiphol.

L’abandon des créneaux n’est pas suffisant

Selon la compagnie aérienne low cost, l’abandon des créneaux ne serait pas une mesure suffisante pour permettre une concurrence loyale au niveau européen.

Pour Ryanair, « afin de garantir une concurrence loyale sur le marché français et de protéger les intérêts des consommateurs français », Air France doit abandonner un nombre plus important encore de créneaux que ce que demande la Commission européenne. La compagnie aérienne ne devrait non seulement céder des créneaux à Paris, mais dans d’autres aéroports français majeurs, tels que Lyon.

« Soit Air France n’obtient aucune aide d’État, soit des recours appropriés devront être mis en place pour garantir des conditions de concurrence justes et équitables pour toutes les compagnies aériennes. Cela implique l’abandon par Air France de créneaux dans des aéroports français clefs. Les 24 créneaux horaires de Paris Orly […] ne suffisent pas, la Commission doit aller plus loin. »

Un porte-parole de Ryanair

Ryanair, qui compte déjà une base à Paris-Orly, aurait beaucoup à gagner si Air France se voyait contrainte d’y abandonner des créneaux, d’où la raison pour laquelle la compagnie aérienne low cost tente de faire pression sur la Commission européenne.

Les plaintes de Ryanair à l’encontre d’Air France en bref

Dans un nouveau chapitre de la saga de la recapitalisation de l’un des groupes aériens les plus importants d’Europe, Ryanair demande à la Commission européenne d’invalider l’aide d’État promis à Air France, la jugeant « discriminatoire » et à l’encontre d’une « concurrence juste et loyale » au sein de l’Union européenne. Quel sera le dernier mot de la Commission européenne ? Les prochaines semaines, voire les prochains jours, nous le diront.

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Auteur

Il fut un temps où Max était plus souvent assis dans un avion que dans le tram, alors il a décidé de commencer à écrire pour expliquer à tous comment gagner des miles pour voyager sans se ruiner.

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