Ayant foulé le sol de tous les continents, il n’y a nul doute que les auteurs de suitespot sont de grands voyageurs. Mais qu’en est-il de la France ? Cette année, Vicky a décidé de redécouvrir le pays. À son plus grand bonheur.

Les frontières de l’Europe se referment à nouveau. Au vu des restrictions d’entrée qui changent quotidiennement, il devient de plus en plus difficile de planifier un voyage à l’extérieur des frontières. C’est pourquoi aujourd’hui, j’ai décidé d’écrire une ode à la France depuis le petit village de Thueyts, en Ardèche, où je passe mes vacances.

L’art de vivre à la française

10 h. C’est le chant des oiseaux qui me réveille. Leur douce mélodie a tracé son chemin jusqu’à la fenêtre ouverte que côtoie mon lit. Je n’ai qu’une envie et c’est de me prélasser ici pendant des heures… Jusqu’à ce que la douce odeur du café vienne me chatouiller les narines. Celle-là, elle réussit toujours à me tirer du lit.

Il fait déjà une chaleur qui, si j’étais dans un appartement à Paris, serait infernale, mais qui, depuis la maison de pierre où je m’apprête à passer les dix prochains jours, est délicate. Je saute dans mon maillot de bain, puis mets le cap sur la cafetière.

Tasse à la main, je me dirige doucement vers la terrasse. Rares sont les matins où je n’ai pas à courir vers la porte de la maison pour me rendre au bureau. C’est doux. C’est bon.

En franchissant le cadre de la porte, je m’aperçois que de nombreux croissants garnissent déjà la table. Mes copains – avec qui l’aurore semble beaucoup plus aimable – sont déjà passés à la boulangerie qui se situe juste à côté de la maison. Chaque bouchée est délicieuse. Je ne souviens pas quel est le dernier lundi où j’ai pu prendre le temps de savourer un croissant.

Nous passons des heures à table. Personne ne nous attend et nous n’attendons personne. Lentement, mais trop vite à la fois, 14 h sonne toutefois. Bon, il faudrait peut-être bouger.

Notre maison est située dans le cœur de l’Ardèche, dans un petit village nommé Thueyts. Le nom du village est inconnu de plusieurs, mais le Pont du Diable, qui se situe à quelques minutes de marche de notre petit cocon, jouit d’une belle popularité. Nous enfilons nos baskets et décidons d’aller jeter un coup d’œil à cet endroit dont tout le monde parle.

Quelques minutes plus tard, nous y sommes. « C’est vrai que c’est beau, mais ce n’est pas un secret bien gardé », me dis-je. En temps normal, je n’aime pas les endroits qu’aiment les touristes. Je préfère les destinations plus reculées, où aucune trace humaine n’est détectable. Bon, je sais que, de nos jours, ces endroits sont plutôt difficiles – voire impossible – à trouver. Mais le jeu en vaut souvent la chandelle.

« Je suis certaine que nous pouvons trouver un endroit à l’abri des regards », dis-je à mes amis. Nous décidons alors de fournir un peu plus d’efforts afin de partir à la recherche d’un paradis perdu.

Mission réussie. Quelques minutes plus tard, nous tombons sur une petite chute d’eau, cachée derrière les arbres. Nous décidons donc de nous y installer pour l’après-midi pour y faire des photos, nager, danser et manger.

Personne ne regarde sa montre, personne n’a son téléphone à la main, personne ne parle du quotidien. Notre seule contrainte est dictée par le soleil qui descend sur l’horizon.

Une nouvelle façon de voyager

Si ces vacances étaient des vacances comme j’en ai l’habitude, tout serait bien différent. En temps normal, voyager est, pour moi, synonyme de partir à la découverte du monde. Dès que mon avion atterri en terre étrangère, je tente de voir le plus de choses possibles. Je veux tout absorber : je veux visiter les sites touristiques, essayer de nouveaux cafés, goûter à un maximum de plats régionaux, découvrir les musées et rencontrer les locaux. Je suis la reine du musée-café-resto-hopping.

Il n’est donc pas rare que je revienne à la maison plus fatiguée encore que lorsque j’ai franchi le seuil de la porte en direction de l’aéroport, mais les souvenirs dont mon esprit regorge valent toutes les minutes où j’ai préféré sortir plutôt que de faire la sieste.

Cette année, c’est la première fois que je pars en vacances sans aucun Lonely Planet sous le bras, aucune carte téléchargée dans Google Maps et, surtout, aucun réseau téléphonique. J’ai la constante impression d’avoir oublié quelque chose à la maison, mais ce n’est pourtant pas le cas.

Dans une société où tout bouge trop vite, il est difficile de prendre du temps pour soi, de prendre le temps de ne rien faire. Pourtant, pour la première fois en beaucoup trop longtemps, nous avons enfin la chance de le faire. La chance de ne rien faire.

Pourquoi, plutôt que de se plaindre que l’on ne peut pas voyager, apprécier les endroits que l’on a ici ? Nous sommes particulièrement chanceux, puisque la France regorge d’endroits plus magnifiques les uns que les autres. Nous avons la mer, la montagne et les forêts, soit tout ce dont nous avons besoin pour être heureux.

Alors que j’ai longtemps pensé avoir vu tout ce qu’il y avait à voir au pays, j’avais indéniablement tort. Il y a des milliers d’endroits cachés qui ne demandent qu’à être découverts. Thueys est l’un de ces trésors. Situé en plein cœur de l’Ardèche, ce petit village semble avoir été figé dans le temps. Il n’y a pas à redire, j’ai hâte de partir à la découverte de tout ce que sa forêt regorge.


Quel est votre endroit préféré en France ? N’hésitez pas à me faire part de vos souvenirs de vacances dans les commentaires. 

Auteur

Membre de la rédaction depuis janvier 2020, Vicky Moreau est aujourd'hui directrice des contenus. Originaire de Montréal, mais ayant vécu en France et en Belgique pendant de nombreuses années, la francophonie et les voyages n'ont plus aucun secret pour elle.

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