Devant l’éblouissant et saisissant spectacle que met en scène le Québec chaque année, nul ne peut rester de glace. Une ode.

J’ai marché dans les montagnes du Pérou, j’ai bivouaqué dans les déserts du Maroc et du Qatar, j’ai contemplé les paysages bucoliques de l’Irlande et je me suis baignée dans les eaux azur de la Méditerranée. Mais malgré tous les chemins parcourus, le décor que je préfère reste celui dans lequel j’ai grandi. Bien que probablement influencée par mon passeport, je ne crois pas qu’il existe un panorama plus saisissant que celui qu’offre le Québec alors que chutent les températures. Cet automne, cap sur la belle province.

Un spectacle sans égal

« Tu vas manquer le festival des couleurs ? », me dit ma mère avec consternation lorsque je l’appelai pour lui dire que je ne rentrerais pas au Québec cette année. Depuis que j’ai quitté le Canada pour m’expatrier en Europe il y a de ça quelques années déjà, je tente de rentrer à la maison dès lors que l’été fait la part belle à l’automne. Car sur le vieux continent, aucun spectacle n’est aussi éblouissant que celui que procure le Québec en octobre, lorsque les dernières chaudes soirées d’été laissent place à un jardin de givre. Les forêts d’érables et les allées de chênes et de bouleaux se réveillent alors et nous honorent d’un miracle brut avant de s’endormir pour le long hiver devant.

Saint-Benoît-du-Lac, Québec

Le festival des couleurs est un événement annuel qui ne se produit qu’au Québec. Chaque année, de multiples villages à travers la province organisent des festivités célébrant l’automne et l’embrasement des forêts d’érables, permettant aux amateurs de plein air de contempler les couleurs des feuillus poussées à leur paroxysme. Pendant près de trois semaines, un camaïeu d’orange, de jaune et de rouge forme une canopée de nuances automnales qui, dans toute leur splendeur, parviennent à réchauffer un peu la grisaille ambiante. C’est le dernier moment où Québécois et touristes curieux peuvent s’accorder une pause polychrome, avant que la neige ne transforme le décor et le couvre d’un filtre immaculé. Un instant à la fois allègre et mélancolique, pendant lequel le temps semble alors parenthèse.

La Malbaie, Québec

Chaque année, le festival des couleurs se veut différent. Il n’a par ailleurs aucune date précise. Il épouse le rythme des feuillus qui, eux, épousent le rythme du soleil. Car c’est la diminution de lumière qui permet aux feuilles de changer de couleurs. Les nuances de rouge se dévoilent originairement dans le nord du Québec, puis elles gagnent le sud, petit à petit. Il faut donc être à l’affut si on désire contempler les couleurs lorsqu’elles arrivent à leur apogée. Pour aider les curieux, Tourisme Québec publie annuellement une carte des couleurs automnales, qui divulgue où en sont les différentes forêts québécoises dans leur processus de photosynthèse. Un outil précieux, surtout pour les voyageurs qui pourraient trouver difficile de se retrouver dans cette province trois fois plus grande que la France.

Gatineau, Québec

La nostalgie m’emporte alors que je prends conscience du fait que, cette année, je ne verrai pas cette saison qui n’existe que dans le nord de l’Amérique, comme le chantait Joe Dassin. Normalement, à cette période, je mets le cap vers Charlevoix, une région qui se trouve à quatre heures au nord de Montréal. Le paysage automnal n’y a d’égal.

Auteur

Membre de la rédaction depuis janvier 2020, Vicky Moreau est aujourd'hui directrice des contenus. Originaire de Montréal, mais ayant vécu en France et en Belgique pendant de nombreuses années, la francophonie et les voyages n'ont plus aucun secret pour elle.

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