Les variants se sont reproduits et ils inquiètent, faisant ainsi planer la menace sur les vacances d’été. Un nouveau rebondissement dans cette grande saga planétaire qu’est la Covid-19.
Il y a deux semaines, le Président de la République a été clair : ce énième confinement étendu ne serait pas prolongé. Il débutera le 3 avril et se terminera exactement quatre semaines plus tard, soit le 2 mai. Mais en raison des chiffres d’infection qui semblent stagner et de la découverte inquiétante de nouveaux variants, il est à se demander si nous pourrons bel et bien reprendre une vie normale dans près de deux semaines. Moi qui se voulais plutôt confiante au départ, l’optimisme me déserte peu à peu. Le nouveau variant Brésilien est arrivé en France et il inquiète. Et il m’inquiète.
Un optimisme naïf
Lorsque, le 1ᵉʳ janvier 2021, minuit a enfin sonné, j’ai été envahi d’un optimisme. D’un optimisme naïf. Il y a trois mois, j’étais fermement convaincue que cette année serait meilleure que la précédente. Mais avec du recul, je réalise que je me mettais le doigt dans l’œil. Le week-end de la Pentecôte arrive sous peu, signifiant du même coup que les vacances estivales sont à nos portes. Tout comme le variant brésilien du SARS-CoV-2, le dangereux P.1.
Moi qui avais plusieurs projets de voyage outre-Atlantique cette année, il semble aujourd’hui que je serai contrainte de mettre certains rêves sur la glace, car – encore une fois – il est tout simplement devenu trop risqué de voyager. Avec l’arrivée des nouveaux variants, plusieurs pays – dont la France – mettent en place de nouvelles conditions d’entrées strictes.
Dans ce qui rappelle étrangement le printemps dernier, les risques de rester bloqué à l’étranger sont ainsi encore bien présents. En effet, suite à l’annonce de l’État français de suspendre tous les vols avec le Brésil jusqu’au 19 avril prochain, de nombreux Français se retrouvent maintenant coincés de l’autre côté du monde. Mais comment les blâmer ? Cette suspension est survenue du jour au lendemain, sans préavis. Imaginez la surprise pour les ressortissants français qui se trouvent actuellement en territoire brésilien.
Un équilibre bancal
En France métropolitaine, selon la dernière enquête de séquençage, rapportée par Le Monde, le variant sud-africain est actuellement responsable de 6,1 % des nouvelles contaminations, contre 82,6 % pour le variant britannique. Le nouveau variant brésilien est, quant à lui, responsable de seulement 0,5 % des nouvelles contaminations. L’équilibre actuel peut toutefois se renverser, comme le préviennent de nombreux médecins. « Chaque fois qu’on laisse l’épidémie prendre de l’ampleur, on étend les capacités du virus à se répliquer », avertit le virulogue Bruno Lina dans une entrevue accordée au Figaro. Un équilibre bancal, donc.
Mais pourquoi le variant brésilien inquiète-t-il autant ? Car comme le variant sud-africain, il est plus contagieux. « D’un point de vue épidémiologique, ce variant est plus à même de déstabiliser des régions où il y a peu de contrôle de la circulation du virus, causant la saturation des hôpitaux », a récemment déclaré Jesem Orellana, un chercheur de l’institut Fiocruz. Pour l’instant, cependant, aucune étude concluante n’a encore été publiée pour attester que le variant P.1. serait plus mortel.
Aurons-nous droit à un semblant de liberté ?
Avec l’été qui arrive vite, il est ainsi juste de se demander si nous pourrons goûter à un semblant de liberté pendant les vacances. Avec la menace que représente ce nouveau variant brésilien, les conditions d’entrée imposées par le gouvernement risque de devenir de plus en plus sévères. La France pourrait, par exemple, suspendre des vols avec d’autres pays ou encore instaurer un isolement obligatoire plus strict.
Emmanuel Macron a d’ailleurs demandé à ce qu’une « stratégie cohérente » ayant comme vocation de prévoir des « mesures plus robustes » pour contenir le nouveau variant brésilien lui soit présenté le 19 avril prochain, comme l’a précisé Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, à l’issue du Conseil des ministres.
« Ces nouvelles mesures signifieront des restrictions supplémentaires pour les déplacements, mais aussi des mesures plus contraignantes à l’isolement pour les personnes qui arriveraient sur notre sol depuis ces pays. »
Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement
C’est avec impatience, donc, que j’attends lundi prochain, où nous en saurons davantage sur ce qui nous attend à la fin de ce confinement. Mais à la lumière des chiffres et de ces récentes déclarations, ça ne sent pas très bon pour les vacances d’été. Tout projet de voyage semble soudainement incertain, la distribution des vaccins étant beaucoup trop lente et la propagation des variants, beaucoup trop rapide.