Les taux de réservation sont en baisse. De nombreux personnels navigants sont contaminés. Doit-on à nouveau craindre une nouvelle vague d’annulations de vols ? Regard sur la situation.

Depuis l’arrivée du variant Omicron en Europe, voyager n’est pas de tout repos. Certains pays annoncent la fermeture de leurs frontières, alors que d’autres déclarent un durcissement des conditions d’entrée. Un véritable casse-tête pour les voyageurs. Toutes ces contraintes, et la peur d’être contaminé ou bloqué à l’étranger, poussent de nombreux individus à annuler leurs billets. Confrontées à des taux de remplissage de plus en plus faibles, les compagnies aériennes sont forcées d’annuler des vols. Mais il n’y a pas que la baisse des taux de réservation qui soit inquiétante. Partout à travers le monde, de nombreux personnels navigants sont contaminés, entraînant ainsi un manque d’effectif.

Ryanair et Lufthansa contraintes d’annuler des vols

« Au-delà de la période des fêtes, il ne fait aucun doute qu’Omicron pèsera sur le trafic de passagers au premier trimestre de 2022 », prévoit Olivier Jankovec, directeur général d’ACI Europe, après avoir constaté une baisse de 20 % du trafic de passagers dans les aéroports européens au cours des dernières semaines. Et comme les passagers sont moins nombreux, les compagnies aériennes se voient contraintes d’annuler leurs vols afin d’éviter de voler avec des avions vides.

Ryanair a été particulièrement touchée par les dernières restrictions d’entrée imposées par certains pays, comme le Maroc ou le Royaume-Uni. La compagnie aérienne low cost a notamment dû annuler 33 % de ses vols pour le mois de janvier. « Le variant Omicron et les récentes restrictions aux voyages à travers l’Europe ont considérablement affaibli nos réservations », explique la compagnie. De son côté, Lufthansa a annulé 33 000 vols, soit près de 10 % de son programme d’hiver. « Nous observons de mi-janvier à février une forte baisse des réservations », explique son PDG, Carsten Spohr.

Un taux de contamination particulièrement élevé chez les pilotes et les personnels navigants

En Europe, Lufthansa et la compagnie aérienne suédoise SAS ont été forcées d’annuler de nombreuses liaisons transatlantique au cours des dernières semaines. Non en raison de l’absence de passagers, mais plutôt en raison d’un taux de contamination particulièrement élevé chez les pilotes et les personnels navigants. En décembre, la SAS a notamment annulé une centaine de vols internationaux au départ de Stockholm.

Pour Air France, la situation est encore sous contrôle, notamment en raison du chômage partiel. Plutôt que de licencier son personnel, comme l’ont fait de nombreuses compagnies aériennes qui se retrouvent aujourd’hui sans personnel, Air France a pu recourir au chômage partiel pour les pilotes et les personnels navigants, le temps que le plus dur de la crise passe. Une situation qui lui permet aujourd’hui de remplacer plus facilement ses personnels touchés par la Covid-19 et d’éviter d’annuler certains de ses vols.

Pourtant, entre le 1ᵉʳ novembre et le 19 décembre, l’assurance maladie a enregistré un bond de 700 % des arrêts maladies, a aujourd’hui rappelé Elisabeh Borne aux micros de franceinfo.

Air France assure toujours 75 % de son activité de 2019

Air France est également moins touchée par les effets d’Omicron que d’autres compagnies aériennes, car les restrictions de déplacement sont moins strictes en France que dans certains pays européens. Aujourd’hui, la compagnie aérienne française assure 75 % de son activité de 2019. Par ailleurs, en janvier, elle prévoit « un niveau d’activité à 79 % de celui de 2019. » Certes,Air France doit gérer certaines annulations, notamment vers certaines destinations comme le Royaume-Uni, « mais rapporté à l’activité globale, ce n’est pas un phénomène massif », rapporte la compagnie aérienne.

En février, cependant, la situation est encore incertaine, car « un attentisme sur les réservations » a récemment été observé par la compagnie aérienne française. Comme la situation sanitaire se veut instable, les réservations de dernière minute ont à nouveau la cote.

Même bilan contrasté chez Transavia France. « Pour les vacances de Noël, nous avons vendu 303 000 billets le 22 décembre, contre 280 000 en 2019 à la même période. » Mais comme les réservations sont maintenant en baisse, la compagnie aérienne a diminué ses capacités de 25 % pour le mois de janvier.

Les annulations de vols, en bref

Depuis quelques semaines, nombreuses sont les compagnies aériennes à se voir forcées d’annuler des vols. Et les raisons sont multiples. De plus en plus de passagers annulent leurs vols, les taux de remplissage sont faibles et de nombreux personnels navigants sont contaminés, entraînant ainsi un manque d’effectif. Heureusement pour Air France, la situation est beaucoup plus détendue, du moins pour l’instant.

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Auteur

Membre de la rédaction depuis janvier 2020, Vicky Moreau est aujourd'hui directrice des contenus. Originaire de Montréal, mais ayant vécu en France et en Belgique pendant de nombreuses années, la francophonie et les voyages n'ont plus aucun secret pour elle.

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