Faute de touristes et de réservations, plus de 70 % des hôtels indépendants de la capitale devront fermer leurs portes au mois d’août.
En France, le secteur de l’hôtellerie est l’un des plus touchés par la crise sanitaire. Depuis maintenant plus d’un an, les hôteliers alternent entre fermetures et réouvertures. Alors que la majorité d’entre eux ont rouvert leurs portes lorsque le déconfinement a débuté, en mai dernier, la menace proférée par le variant Delta jette à nouveau de l’ombre sur les activités des hôtels parisiens. Faute de touristes, 70 % des hôtels indépendants pensent fermer leurs portes en août plutôt que de continuer à opérer à pertes, comme l’a rapporté Pascal Mousset, le président du Groupement national des indépendants hôtellerie et restauration (GNI) Paris Île-de-France, sur franceinfo.
Des taux de remplissage de 30 %
Faute de tourisme d’affaire, les mois de juillet et août ne représentent jamais la haute saison à Paris. Cependant, les hôtels atteignent normalement des taux de remplissage entre 70 et 80 %. Cette année, cependant, c’est différent. Ils peinent à remplir leurs hôtels à 30 %, et ce même s’ils travaillent avec des prix moyens très dégradés.
« Ceux qui s’en tirent le mieux sont les hôtels près des gares et les hôtels dits économiques qui servent de transit ou de lieu de passage pour des gens qui ne séjournent pas nécessairement dans la capitale, rappelle Pascal Mousset. Les palaces et les quatre étoiles trinquent énormément. » La majorité des hôtels de la capitale sont pourtant référencés quatre étoiles. Ils accusent maintenant en moyenne 60 à 70 % de chiffre d’affaires en moins de leur année de référence 2019.
« Ce sont les clientèle asiatique, américaine et du Moyen-Orient qui remplissent Paris à cette époque de l’année », mais en raison des différentes restrictions de voyage toujours en place, les rues de Paris sont toujours désertes. « Beaucoup renoncent à des longs séjours dans la capitale, avec le risque d’avoir des contraintes pour revenir. » Ainsi, plusieurs hôteliers craignent et appréhendent le mois d’août à venir, préférant ainsi fermer l’hôtel plutôt que de maintenir une ouverture qui coûterait cher.
« Aujourd’hui, 40 % des hôtels parisiens sont fermés au mois de juillet. Dans les quinze jours, on estime que 70 % des hôtels parisiens vont refermer, faute de réservation. »
Pascal Mousset, le président du Groupement national des indépendants hôtellerie et restauration (GNI) Paris Île-de-France
Alors que les bars et restaurants peuvent bénéficier d’une clientèle locale, les hôtels pâtissent du manque de touristes, principalement dans les centres-ville, boudés par les touristes français. Depuis plus d’un an et demi maintenant, « on assiste à une sorte de Paris bashing où l’on dépeint les villes comme étant des endroits à fuir », déplore Delphine Prigent, vice-présidente du GNI Paris Île-de-France, se plaignant de l’absence d’un plan de sauvetage pour Paris, alors qu’il existe un plan de relance concret pour le tourisme en montagne.
La fermeture des hôtels à Paris, en bref
Il est malheureux de constater que plus de la moitié des hôtels de la ville la plus visitée du monde est contrainte de fermer, faute de touristes. Néanmoins, la situation devrait s’améliorer d’ici quelques semaines ; les hôtels devraient rouvrir leurs portes en majorité à la fin du mois d’août, avec le lancement début septembre de salons internationaux à Paris. Il est donc à espérer que la situation s’améliore bientôt.