Après que l’aéroport d’Heathrow à Londres ait assoupli les conditions d’utilisation de ses créneaux horaires à la suite de la pandémie, il semble maintenant que l’aéroport exige de ses compagnies aériennes qu’elles utilisent leurs créneaux cet hiver si elles ne veulent pas risquer de les perdre.
Dans tous les aéroports du monde, les compagnies aériennes doivent respecter des créneaux horaires. Ces créneaux sont parfois attribués sur la base des performances d’une compagnie aérienne, alors qu’ils peuvent être achetés et revendus ultérieurement, et peuvent donc générer beaucoup de bénéfices. L’inconvénient est que la plupart des créneaux horaires ont une clause Use it or lose it, comme l’a récemment signalé le site web Aerospace. Cela signifie que si les compagnies aériennes n’utilisent au moins 80 % de leurs créneaux horaires, elles peuvent les perdre.
C’est ce qui risque de se passer à Heathrow, alors que la demande n’est toujours pas rétablie.
Heathrow va-t-il étendre les conditions assouplies ?
Airport Coordination Limited (ACL) gère l’attribution des créneaux horaires dans les aéroports britanniques, dont Heathrow est le plus grand et le plus restreint. L’organisation précise qu’il ne risque pas d’y avoir de dérogation possible concernant les créneaux cet hiver, au moins pour l’Europe.
Cela signifie que les compagnies aériennes risquent de perdre leurs créneaux horaires si elles n’exploitent pas suffisamment de vols. Les droits de piste sont la chose la plus importante pour qu’une compagnie aérienne puisse offrir davantage de correspondances à destination et en provenance de cet aéroport.
« Les compagnies devront évaluer elles-mêmes le moment et la probabilité d’une dérogation et déterminer leur stratégie de restitution en conséquence. »
Airport Coordination Limited (ACL)
L’organisation ACL de l’aéroport a également ajouté que cette considération pourrait toutefois changer.
Quel impact cela pourrait-il avoir sur l’industrie aérienne ?
Que se passerait-il si la dérogation n’était pas prolongée ? La conséquence logique pour les compagnies aériennes serait d’effectuer des vols fantômes afin de continuer à obtenir des créneaux horaires, ce qui serait une perte de temps à tous égards et entraînerait des niveaux de pollution extrêmement élevés.
British Airways pourrait, par exemple, être contrainte de faire faire des allers-retours toute la journée aux avions entre Londres Heathrow et Londres Gatwick pour conserver ses créneaux sans passagers à bord.
Mais la mesure de restriction des créneaux horaires a également ses avantages en termes d’extension des liaisons aériennes via Heathrow par d’autres compagnies. Ainsi, si une compagnie aérienne voulait commencer à exploiter un vol vers Heathrow maintenant, elle ne pourrait pas, puisque les créneaux appartiennent à d’autres compagnies aériennes, même s’ils ne sont pas utilisés actuellement.
JetBlue veut entre autres lancer des vols vers Londres l’année prochaine, mais Heathrow n’est probablement pas inclus dans les plans en raison d’un manque de créneaux horaires. De même, le concurrent Wizz Air veut commencer d’élargir ses liaisons à Heathrow si des créneaux horaires sont disponibles.
Les restrictions de créneaux horaires à Heathrow en bref
Le plus grand aéroport d’Europe, Heathrow, veut s’assurer que sa capacité est utilisée en revenant à des conditions normales de créneaux horaires et espère par conséquent des revenus prometteurs. Les compagnies aériennes seront donc obligées de reprendre 80 % de leurs créneaux horaires pendant l’hiver. Il reste à voir si les compagnies aériennes voleront avec des avions vides cet hiver.
Pour en savoir plus sur l’impact du coronavirus (Covid-19) sur l’industrie touristique, lisez notre guide sur le sujet ou abonnez-vous à notre newsletter. Chaque jour, nous vous informons des actualités et nouvelles concernant la propagation du virus et ses conséquences sur les voyageurs.
Enfin, si vous avez des questions, n’hésitez pas à rejoindre notre communauté Facebook. Notre équipe d’auteurs est là pour répondre à toutes vos questions.