Les chiffres de la pandémie en France ne cessent de démontrer l’aggravation de la situation sanitaire dans l’Hexagone. L’Allemagne, afin de protéger sa population de cette propagation, mais aussi des variants, vient de placer la France sur sa liste des pays à risque.
Malgré les récentes prises de décision du côté français et du toujours plus grand nombre de départements confinés, la situation sanitaire peine à s’améliorer. Outre-Rhin, l’Allemagne regarde avec suspicion cette évolution et a ainsi décidé de placer la France sur la liste des pays à risque, notamment à cause des variants y circulant, comme le rapporte Ouest France dans un article récent.
La France considérée dès à présent comme une zone rouge
Tandis que la France connaît un fort taux d’incidence, soit de 325 pour 100 000 habitants, l’Allemagne a choisi de placer la France dans son classement de zone à haut risque. En effet, dans ce classement, le seuil des 200 devrait placer les zones directement comme à haut risque, la France n’y échappe donc pas malgré la force des échanges quotidiens entre les deux pays européens voisins. Le seuil est en effet dépassé en moyenne au niveau national, mais il est remarquable aussi que certaines régions, notamment en région parisienne sont bien au-dessus. Certains territoires, comme en région parisienne, affichent même des taux au-delà des 300.
En Allemagne par contre, le taux d’incidence est de 113,3 pour 100 000 habitants au niveau national, ce qui est donc, comparativement, un bon chiffre. Il semble ainsi que l’Allemagne souhaite se protéger encore autant que possible de cette propagation comme des variants présents en France.
Jusqu’ici, seul le département frontalier de la Moselle était sous le coup de ce classement à risque, mais c’est maintenant l’ensemble du territoire français qui tombe sous l’effet de cette mesure.
Les conséquences de ce classement
Le classement de la France comme une zone à risque entraine quelques conséquences remarquables. Cette décision entraîne des restrictions de circulation, à l’image de celles prises envers la Pologne, la République tchèque ou le Tyrol autrichien.
De cette manière, selon le ministère des Affaires étrangères français, il est désormais obligatoire de présenter un test négatif à la Covid-19 de moins de 48 heures afin d’entrer sur le territoire allemand. En outre, il est maintenant obligatoire d’effectuer un placement en quarantaine de dix jours, quarantaine qui peut prendre fin de manière anticipée uniquement sur présentation d’un test PCR négatif réalisé en Allemagne au plus tôt cinq jours après l’entrée sur le territoire allemand.
Pourtant, étant donné les fortes relations liant les deux pays, ces mesures devraient être adaptées aux situations. À l’instar des mesures prises envers la Moselle depuis la 2 mars 2021, la France devrait bénéficier d’un traitement de faveur concernant ces restrictions de circulation. Le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune a ainsi annoncé un certain allègement des mesures afin de ne pas fermer les frontières avec l’Allemagne.
En effet, en Moselle, département frontalier des régions allemandes de Sarre et Rhénanie-Palatinat, les deux pays se sont arrangés pour assouplir les mesures sanitaires en instaurant plutôt un système plus souple de contrôles aléatoires et de tests antigéniques pour les travailleurs transfrontaliers. En effet, ces travailleurs frontaliers aux frontières allemandes sont nombreux et des mesures spécifiques doivent forcément les prendre en compte, au risque de provoquer de fortes contestations.
En bref, la France passe au rouge pour l’Allemagne
La France vient d’être placée par l’Allemagne sur sa liste des pays à risque en raison du fort taux d’incidence dans l’Hexagone, mais aussi à cause de la circulation des variants du virus. Cette décision devrait affecter les échanges entre les deux pays et les déplacements, du moins si elle est appliquée strictement. Cependant, les deux pays comprennent l’importance des échanges, notamment le cas des travailleurs transfrontaliers, qui sont nombreux, et entendent mettre en place des mesures davantage flexibles.