Si un temps les professions du tourisme ont cru au déliement progressif de la situation actuelle, les perspectives estivales semblent de moins en moins acquises et le secteur s’inquiète.
La Côte d’Azur, grande destination touristique de la région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA), mais aussi de la France, commence à s’inquiéter pour la saison estivale qui s’approche à grand pas. En effet, les réservations sont faibles et le secteur craint de grandes vagues d’annulation en raison des mesures sanitaires changeantes et imprévisibles.
Des chiffres préoccupants
Les derniers chiffres relevés par le Comité régional du tourisme (CRT) de la Côte d’Azur sont mauvais, car faibles, et inquiètent même son président, David Lazard. En effet, le bilan de fréquentation de l’hôtellerie urbaine pour le mois de mars 2021 fait état d’une situation préoccupante, car ce mois de mars, seulement 20 % des chambres dans l’hôtellerie ont été occupées, en recul de 3 points par comparaison au même mois de 2020, mois pourtant déjà affecté par la crise sanitaire, selon les chiffres du communiqué de presse du CRT.
Ce mois de mars était justement un révélateur. Avec le grand week-end de Pâques, il s’agissait de faire un état des lieux de la confiance des touristes et de l’état de la situation hôtelière. Rien donc de très réjouissant comme résultat, car le bilan de fréquentation de l’hôtellerie urbaine pour le mois de mars 2021 est même inquiétant pour cette région de France accueillant habituellement de très nombreux touristes dès le retour des beaux jours.
Le président du CRT, David Lazard, demande ainsi au gouvernement de prendre en compte cette situation, et de comprendre la détresse d’une région reposant en grande partie sur le tourisme. En effet, la Côte d’Azur ne peut pas imaginer un été sans touristes, son économie et ses emplois, même saisonniers, reposant grandement sur l’accueil des touristes de France et d’Europe.
Moins de 10 % des chambres d’hôtel sont réservées en mai
Pourtant, il ne semble pas que la situation ne s’améliore dans les mois à venir étant donné le faible taux de réservation des hôtels pour les mois de mai et de juin. De cette manière, à la fin mars, seules 8 % des chambres étaient réservées pour le mois de mai et pour le mois de juin, seules 12 % des chambres. Ces chiffres sont bien inférieurs aux chiffres habituels et révèlent l’incapacité des touristes à se projeter dans les mois prochains et encore moins dans l’organisation de l’été.
« Ces tendances négatives sont insupportables et traduisent de fait le manque caractérisé de visibilité pour toute la profession ainsi que pour les clientèles touristiques, ce qui paralyse la reprise économique du secteur pour le printemps. Plus que jamais, il est temps d’offrir la visibilité fondamentale au secteur, seule et unique clé de sa relance et de la reconstitution de l’écosystème touristique »
Le président du CRT de la Côte d’Azur et maire de Cannes, David Lisnard
Encore plus inquiétantes pour la région que le faible taux d’occupation des hôtels, ce sont les fermetures de certains lieux d’accueil des touristes. Seuls 15 % des hôtels niçois étaient ouverts en mars, selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) locale, quand d’autres ouvrent par intermittence, précarisant les emplois de nombreux salariés et rendant complexes les embauchent pour l’été prochain.
Les questions de la Côte d’Azur quant à la saison estivale, en bref
Pour cette région grandement touristique, les questionnements sont nombreux. L’incertitude persiste, car les mesures du gouvernement ne cessent d’évoluer et les touristes potentiels eux-mêmes craignent ce manque de visibilité. Rien n’est encore garanti, mais cette incertitude fragilise l’ensemble du secteur, des employés aux saisonniers, des restaurateurs aux hôteliers. Le président du Comité régional du tourisme en appelle à des éclaircissements de la part du gouvernement afin d’aider le secteur à davantage se projeter.