Après que la Commission européenne ait demandé à Air France-KLM de renoncer à une vingtaine de créneaux horaires à Paris-Orly, la recapitalisation d’Air France provoque des tensions entre Paris et Bruxelles.

La semaine dernière, la Commission européenne aurait demandé à Air France de céder des créneaux horaires de décollage et d’atterrissage à Paris-Orly afin de lui permettre d’être recapitalisée par l’État français. Se voyant ainsi contraint de renoncer à des créneaux horaires à Paris et à Amsterdam, Air France-KLM craint pour son avenir, au profit des compagnies aériennes low cost.

Un plan alternatif

Jusqu’à présent, Air France-KLM a reçu 10,4 milliards d’euros d’aides d’État de la France et des Pays-Bas, mais ce n’est pas suffisant. Puisque la Commission européenne ne veut plus approuver d’autres aides, les trois milliards d’euros de prêt accordés l’an dernier à Air France devraient être reconvertis en capitaux propres. La situation est à peu près semblable chez KLM, mais sur une somme beaucoup moins importante, soit un milliard d’euros.

Cette dette transformée permettra d’alléger considérablement la dette d’Air France-KLM, ce qui facilitera également l’obtention de nouveaux prêts sur le marché des capitaux.

La Commission européenne – qui a la compétence exclusive de la mise en œuvre du droit européen de la concurrence – a eu vent de ce plan et ne donnera le feu vert au groupe aérien franco-néerlandais que s’il cède un total de 24 créneaux horaires à Paris-Orly et 24 créneaux horaires à Amsterdam-Schipol.

Ces créneaux pourront ensuite être libérés et acquis par d’autres compagnies aériennes, au plus grand plaisir des compagnies aériennes low cost, comme Ryanair, easyJet et Wizz Air.

La peur de l’expansion de Ryanair

Air France est tout sauf d’accord avec ces conditions et craint pour sa propre position sur le marché français. Les créneaux horaires perdus pourraient représenter une grande opportunité pour les compagnies aériennes low cost. Le patron d’Air France-KLM, Ben Smith, s’est montré particulièrement furieux de la demande de la Commission européenne. Selon lui, l’idée de céder des créneaux horaires à Paris-Orly serait « révoltante » et « ubuesque. »

Air France craint l’expansion de Ryanair à Paris-Orly, car la compagnie aérienne low cost y compte déjà une base. Deux avions Ryanair y sont basés, desservant un total de 28 destinations.

Air France et KLM ne seraient pas les premières compagnies aériennes de l’Union européenne (UE) à devoir céder des créneaux horaires en échange d’une aide d’État. Lufthansa a également été contrainte de céder à la concurrence 24 créneaux horaires à Francfort et à Munich. L’UE justifie ces exigences en empêchant toute distorsion de la concurrence qui pourrait résulter des aides d’État accordées.

La critique d’Air France-KLM en bref

Lufthansa a déjà accepté à contrecœur les mesures de l’UE, Air France-KLM est sur le point de le faire. Au moins dans la mesure où le groupe aérien souhaite obtenir de nouvelles aides d’État. Malgré tout, Air France a fait savoir ce que la compagnie pense des exigences. C’était attendu, bien sûr, mais l’exigence de l’UE n’est pas non plus totalement incompréhensible. Il reste à voir comment la compagnie aérienne procédera et quels créneaux elle décidera d’abandonner. Quoi qu’il en soit, le temps presse – une fois de plus.

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Auteur

Il fut un temps où Max était plus souvent assis dans un avion que dans le tram, alors il a décidé de commencer à écrire pour expliquer à tous comment gagner des miles pour voyager sans se ruiner.

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