La rédaction s’est récemment envolée pour le Qatar le temps d’un court séjour. Regard sur une destination hors du commun.
Suite à un court séjour au Qatar, Vicky nous livre ses toutes premières impressions sur la petite péninsule arabique. Sachant comment frapper les esprits, Doha — la capitale de l’un des plus petits, mais plus riches pays au monde — ne laisse personne indifférent.
Hors des sentiers battus
Tap, tap, tap. Le seul bruit qui résonnait dans ce couloir qui me semblait interminable était l’écho de mes pas. Il y a quelques minutes seulement, j’étais encore pourtant encerclée de voyageurs pressés. Mon avion avait atterri sur le tarmac de l’aéroport de Doha une trentaine de minutes auparavant. Comme le veut la coutume, le silence qui régnait dans l’avion alors que le pilote effectuait l’une de ses dernières manœuvres fut brisé par un intense tumulte dès lors que l’avion toucha le sol. Des cris, des pleurs, des rires. C’était tout sauf silencieux. Lorsque nous reçûmes l’autorisation de nous lever, je pris ma valise et me dirigeai vers la sortie.
À peine mis-je les pieds dehors que je fus fouettée d’une chaleur comme je n’en avais jamais ressenti auparavant. L’humidité était d’une lourdeur excessive, bien que nous fussions déjà en septembre. « Comment vais-je survivre à cette chaleur ? », pensai-je, passeport canadien en main. Et je ne fus pas la seule à me tourmenter. Autour de moi, tous semblaient affectés par le changement drastique de température. « It’s so hot! », me dit l’Iranien avec qui j’avais discuté pendant le long vol entre Berlin et Doha. Je le regardai avec un sourire empathique, ne pouvant qu’acquiescer.
Nous descendîmes de l’avion et montâmes à bord de l’autobus qui nous mènerait à l’aéroport. Une fois à l’intérieur, second choc thermique. La différence devait être de 20 degrés entre l’intérieur et l’extérieur ! J’allais devoir m’y habituer, car au Qatar, tous les autobus, voitures, hôtels et musées sont climatisés. Les habitants ne survivraient pas autrement.
Après quelques minutes d’autobus, nous arrivâmes à l’aéroport et sortîmes. Alors que l’on marchait tous dans la même direction, la foule se divisa soudainement lorsque les panneaux de signalisation indiquèrent « Transits » à gauche, et « Arrivées » à droite. Tout le monde, absolument tout le monde, tourna à gauche. J’étais seule. Seule dans ce long couloir qui me menait vers un pays encore étranger. « Qu’est-ce qui m’attend ? », pensai-je. Car à ce moment bien précis, je n’en avais aucune idée. Certes, je connaissais le Qatar et tout ce qu’on en dit à l’approche de la Coupe du monde, mais je ne m’étais jamais renseignée sur cette petite péninsule en tant que destination touristique.
Une arrivée sans faille
Je marchai jusqu’au salon Al Maha, où on m’avait réservé un service d’assistance afin que mon expérience soit « confortable et sans faille. » Le service Gold, soit celui dont j’ai pu bénéficier, comprend l’accès au salon, une assistance à l’immigration et au dédouanement, un porteur pour les bagages et une assistance jusqu’au hall des arrivées, le tout pour 80 euros. Comme je ne sais pas comment se passent les arrivées sans ce service, il m’est difficile de donner mon avis sur la nécessité de celui-ci, mais mon expérience a véritablement été sans faille. Toutes les formalités ont été réglées en quelques minutes seulement.
Comme promis dans le service, une hôtesse m’accompagna jusqu’à ce que l’on soit dans le hall des arrivées. « Devrais-je vous appeler un taxi ? », me dit-elle alors qu’on marchait vers la sortie. « Non, merci, répondis-je. Un guide devrait m’y attendre. » Mais une fois à l’extérieur, le guide n’y était toujours pas. « Y a-t-il moyen d’acheter une carte SIM à l’aéroport afin que je le contacte ? », demandai-je. Elle acquiesça et proposa de m’accompagner au magasin.
Impossible de ne pas comprendre qu’un événement de grande envergure s’apprêtait à avoir lieu au pays. Il y avait de gigantesques affiches à l’effigie de la Coupe du monde absolument partout. « De nouveaux murs sont peints chaque jour », me confia l’hôtesse après que je lui eus demandé comment ils se préparaient pour recevoir le million de visiteurs attendu.
Je récupérai une carte SIM pour la modique somme de 36 riyals qataris (soit l’équivalent de 9 euros) et téléphonai au guide, qui arrivait à l’aéroport au même moment. Je dis au revoir à l’hôtesse et me dirigeai vers le point de rencontre.
« Vicky ? », entendis-je. Je me retournai et vis un homme un peu plus grand que moi qui portait un jean et un t-shirt blanc. « C’est bien moi », répondis-je. « Enchanté ! Je m’appelle Siham. Je serai votre guide pour toute la durée de voyage. Je suis désolé pour le petit retard. Je ne m’attendais pas à ce que votre vol arrive plus tôt que prévu ! » Un sourire radieux se dessina alors sur son visage. Comme il ne portait pas de masque, je lui demandai si je pouvais retirer le mien. Il acquiesça et m’expliqua que le port du masque n’était plus obligatoire à l’intérieur depuis la veille, soit le 4 septembre. La mesure avait été levée une première fois deux mois auparavant, mais avait été remise en place en juillet au moment où le nombre de cas augmentait de nouveau. « Espérons que cette fois-ci soit la bonne », me dit-il en souriant.
Nous montâmes à bord de sa Land Cruiser et mîmes le cap vers l’hôtel où j’allais séjourner : le Banyan Tree Doha. Niché dans une tour de 28 étages, cet hôtel — au décor complètement extravagant — allait mettre le ton au séjour que je m’apprêtais à vivre. Un séjour sous le signe de l’opulence. Car au Qatar, rien n’est trop grand, trop beau, ou trop cher.